Krautgarten - 66 - jun. 2015 - KT 66


Sommaire

Die Künstlerin Katharina FISCHBORN (Hermann-Josef Hoffmann)

Mitte:
Lutz STEHL, GELOBTES LAND oder In Christos und Jeanne-Claudes Namen
Gerhard HEUSCHEN, Gedichte aus dem Nachlass
Charles DUCAL, Gedichte (Ü. Isabel Hessel, M. Csollany)
Ingvar AMBJÖRNSEN, Die Zeit drängt (Ü. G.Haefs)
Angelika RUDIN, Familienpack
Philipp BLÖMEKE, Gedichte
Elke ENGELHARDT, Die Alte
Patrick WILDEN, Gedichte
Wendel SCHÄFER, Der Fischabgreifer, Die Hochländerin, Hund
Willem ROGGEMAN, Gedichte (Ü. M. Weikert, B. Schaper, G. Haefs)
Michael BURGHOLZER, Gedichte
Hermann Josef SCHÜREN, Mutter, Sau und ich (Romanauszug)
Hans NOGAJ, Gedichte
Alke STACHLER, Gedichte
Romana GANZONI, Glücksmomente oder Michel fährt
Beatrix DIENER, Gedichte
Kerstin CAMPBELL, Ruhe ist
Maxime COTON, Gedichte (Ü. P. Rauhut)
Gabriele MARKUS, Gedichte
Nicole MAKAREWICZ, Zimmer Nr. 5
Willem PERSOON, Gedichte (Ü. G. Haefs)
Gabriele FRINGS, Gedichte
Mick FITZGERALD, Altes Geld (Ü. G. Haefs)
Robert SCHAUS, Tu sais où tu vas (Ü. B. Kartheuser)
Thomas RACKWITZ, Gedichte
André SCHINKEL, Am Hang

JOURNAL

In memoriam Robert Schaus
Über R. Schaus, Die andere Seite (A. Schinkel)
Buchprojekte zu R. Schaus in der edition KRAUTGARTEN
Über Theo Buck, Hans-Joachim Schädlich. Leben zwischen Wirklichkeit
und Fiktion (D. Müller)
Über H. J. Schädlich, Narrenleben (Th. Buck)
29. November: Buchvorstellung in Neundorf (dR)
Zum Tode von Jean Firges. Über Aufbruch nach Kythera (H. Nogaj)
Über St. Hertmans, Der Himmel meines Großvaters (D. Müller)
DOSSIER: Das Ende der Jagd. Epilog. Stellungnahmen (bK)
Über J. Wally, Absprunghöhen (alst)
Über B. Kartheuser, Auf dem Seil zur Sonne (Th. Buck)
Nachruf auf Karel Dierickx. Gedicht Stroopstraat von J. Vanriet
(Ü. G. Haefs)
Einladung bei der ANACR (Paris) (dR) – Lesung in Mainz (dR) –
Preisträgerin S. Visé (bK)
In memoriam: André Romus. Jean-Luc Wauthier
(A. Moxhet – Ü. B. Kartheuser)
Gedanken bei der Betrachtung einer Zeichnung von Paul Klee
(Th. Buck)
Freunde in Flandern – Gent, Antwerpen. Lesung in Eupen (bK)
Über F. Hohler, Gleis 4 (J. Stoffels)
Über G. Markus, Das Geschichtenhaus (alst)
Über P. Heuser, zeit weise sicht weise (alst) – Über M. Breidenich,
Anemonenbesuch (D. Müller)
Eine Kunstoase im Dorf: Borner Kunstgalerie (bK)
Über J.-P. Hammer, Es war einmal die DDR (Th. Buck)
Dichtungsring con brio (bK)
Über M. Gaponenko, Strohhalm in Luzifers Schweif (M. Heger)
Autorinnen und Autoren




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Le crâne bosselé et chauve, le nez drument busqué, le sourcil fourni…

Julien d’Ombres (Le Royaume des Euménides, tome 1)

Julien, jeune tailleur de pierre, fuit son père trop sévère et part sur les routes avec son mainate Arthur. Il rencontre le magicien Sanctorius et sa fille la jolie Myrte, muette depuis un sortilège. Pour sauver cette dernière, Julien aura le courage d’affronter d’étranges nuages de brumes vivants, les Euménides, commandés par le sculpteur et sorcier Ikarus. Arrêtés sur une méprise par un seigneur, Julien et Sanctorius ne seront sauvés que parce que susceptibles de pouvoir aider ce seigneur. Il est en effet victime de métamorphoses en loup-garou suite à un pacte passé avec Ikarus. Parallèlement, Myrte a rencontré un ermite qui semble pouvoir passer d’un monde à un autre et ainsi cerner Ikarus. Mordu par un Euménide, Julien découvre bientôt qu’il se transforme en félin… Le narrateur de ce roman est le mainate. Dans un prologue, il se présente comme un menteur : de cette façon, le lecteur ne sait pas si l’histoire racontée est vraie ou fausse. Un ton original donc est donné, même si j’ai parfois eu du mal à situer rapidement le « je », qui n’apparaît finalement pas tant que cela puisque souvent spectateur. Julien d’Ombres est à part cela un roman fantastique assez classique, avec le thème du passage entre différents mondes récurrent dans ce genre de littérature. On notera une volonté de coller à un Moyen-Age français aussi juste que possible : société féodale, importance de la religion et répression de la sorcellerie, évocation de la construction des cathédrales de Beauvais et Notre-Dame… L’intrigue est prenante, Patrick Delperdange sait manier le suspense en ne faisant apparaître Ikarus qu’à la fin et en laissant un Julien à moitié transformé à la dernière page. Le Royaume des Euménides ne sera pas une série qui fera date, mais est un produit de bonne qualité qui cherche (un peu) à se différencier des autres aventures fantastique aujourd’hui légions. Sophie…

L’ouragan a frappé Nyundo

Félicité Lyamukuru était adolescente lorsque, le 7 avril 1994, se déclencha le carnage. « Le génocide m’a trouvée en troisième secondaire. J’avais seize ans, j’étais vieille. » Presque toute sa famille fut anéantie dans le cataclysme qui ensevelit au Rwanda un million de Tutsis.Elle voulut d’abord oublier ces mois d’épouvante, d’arrachements, d’insoutenable douleur, terminer ses études, vivre « normalement ». «  J’ai mis du temps à entrer dans la grotte de mes souvenirs  », écrit-elle aux premières pages de son récit poignant L’ouragan a frappé Nyundo .  Elle franchissait un grand pas en participant pour la première fois, le 7 avril 2008, à Bruxelles où elle habite depuis l’an 2000, à la marche aux flambeaux qui commémore chaque année la mémoire des victimes. «  Désormais, j’assumais mon identité de rescapée.  »Comprenant que la parole est plus féconde que le silence, elle formait, vingt ans après la tragédie, le projet d’apporter un témoignage encore brûlant, de livrer son «  fragment de vérité  ».Le livre s’est élaboré en deux ans, associant Félicité Lyamukuru et Nathalie Caprioli, qui lui avait proposé d’être sa plume.Au long de rencontres denses, le désir initial de laisser à ses quatre enfants des traces de son histoire familiale saccagée s’est mué, pour Félicité, en quête de sens. Mise au jour des étapes qui ont conduit à l’impensable extermination des Tutsis – et des Hutus qui prenaient leur défense.C’est ainsi qu’elles se sont rendues, en avril 2015, au Rwanda, où la jeune femme a retrouvé de rares parents épargnés et, surtout, a eu le courage de rencontrer, dans leurs prisons, deux détenus qu’elle avait connus auparavant, impliqués dans le génocide. Face-à-face saisissants, insérés dans le récit.Nous revivons sur ses pas ce «  voyage mémoriel  », qui s’ouvre par l’évocation d’une enfance heureuse à Nyundo, petite ville du nord-ouest du Rwanda, non loin du lac Kivu, entre son père, enseignant au Petit Séminaire, sa maman infirmière, ses frères et sœurs.Sans oublier un grand-père maternel tant aimé et respecté, qui accueillait dans sa ferme, à l’époque bénie des vacances, enfants (il en avait eu onze) et petits-enfants.Mais des discriminations percent, à l’école, dans la ville. L’atmosphère se fait tendue, et l’horizon lourd de menaces. Les parents ont voulu garder leurs enfants, qui se sentent désarmés, à l’écart de l’âpre réalité ancrée depuis des années : les pogroms anti-Tutsis, à partir de 1959, se sont succédé en 1963, 1973, 1990, 1991, 1992. En 1964, «  le président Kyabanda prophétise la fin de la race tutsi. Le « inyenzi », le cancrelat, est le nouveau nom du Tutsi  ».Incidents et humiliations se multiplient. Jusqu’au drame : le soir du 6 avril 1994, l’avion du président Habyarimana est abattu. Dès le lendemain, tout s’embrase.La famille se réfugie au Petit Séminaire, qui est bientôt pris d’assaut, y compris la chapelle secrète, qu’ils avaient crue inviolable, où la jeune fille, sortie un moment pour gagner le bureau de son père, découvre en revenant, au milieu de dizaines de corps démantibulés à la machette, sa mère et ses sœurs, mortes. Un oncle agonisant, bras et jambes coupés, qui parvient à prononcer les noms des assaillants, voisins devenus tueurs (c’est l’un d’eux que, vingt et un ans plus tard, Félicité interrogera en prison), lui confie sa fille de quatre ans, grièvement blessée.Nous assistons au siège de la cathédrale de Nyundo où, tapie dans le clocher avec son père, elle échappe au massacre.Son chemin la mène dans un orphelinat, sa petite cousine blessée dans les bras, grâce à un militaire compatissant. De là, elle communique par lettres avec son père qui, réfugié dans l’évêché avec des centaines de rescapés, lui promet que bientôt il fera jour et qu’ils seront réunis. Mais l’évêché est attaqué. Parvenu à s’enfuir, le père, sur le point d’atteindre une forêt où se cacher, est tué. Le cauchemar n’en finit pas…Début mai, l’orphelinat déménage à Goma, au Zaïre. Enfin, une surprise illumine ces jours de deuil : Félicité retrouve, par hasard, son jeune frère Jimmy.En septembre 1994, elle rallie Gisenyi avec la famille de son amie Mimita, devenue sa famille d’accueil. Petit à petit, elle ré-apprivoise la vie, malgré les absences inguérissables.Elle rencontre Johnson, l’amour naît. Lorsqu’elle part terminer ses études en Belgique, ils se promettent de s’attendre. Moins de trois ans plus tard, elle le revoit à Kigali, et ils décident de se marier et de fonder une famille. C’est à Bruxelles qu’ils s’installent.La politique de réconciliation nationale du gouvernement rwandais, en 2003, s’accompagnant de la libération de dizaines de milliers de génocidaires pour désengorger les prisons, clôt définitivement ses idées nostalgiques de retour au pays. «  Autant je crois à la résilience, autant j’estime la réconciliation impossible.  »Elle s’insurge d’ailleurs contre le glaçant silence des autorités religieuses catholiques qui, s’abstenant de condamner immédiatement les campagnes meurtrières, ont laissé la voie libre à ceux qui clamaient que «  les tueries étaient approuvées par Dieu  ». Et souligne que de nombreux prêtres, reconnus pour leur rôle pendant les massacres, n’ont pas été relevés de leur office.Félicité et Johnson voulaient six enfants. Ils s’arrêteront à quatre, aux trente ans de la jeune femme. La maternité lui fera mesurer mieux que jamais l’héritage de ses parents, qu’elle sent toujours proches et dont elle dresse des portraits émouvants. Son père qui, durant la tragédie, écrivait un texte intitulé L’ouragan a frappé Nyundo , titre qu’elle a choisi de reprendre : «  Même en colère, son regard restait tendre. » «  J’aimais la façon de rire de ma mère, de porter tout à la lumière de la dérision.  »L’ultime chapitre, Riposte au négationnisme , est sans ambages. Car, dès la fin du génocide, certains «  ont repoussé les limites de la raison jusqu’à prétendre que, parmi le million de morts, quatre-vingt pour cent étaient des Hutus ». Elle insiste : «  Le négationnisme ne se contente pas de succéder au génocide : il le prépare, l’accompagne tandis qu’il est mis en œuvre et lui fait suite – une vérité qui vaut pour tous les génocides  ».Comment contrer les dérives négationnistes ? En témoignant au monde. En osant se raconter.…