Les frasques de George Sand sont fameuses : ses liaisons hors mariages, son rejet de la bienséance hypocrite, son accoutrement masculin, son retentissant et passionné combat en faveur de l’émancipation et des droits de la femme… L’autrice fait parler d’elle, résonner sa voix et, en s’adressant par l’écriture au monde, elle est aussi et avant tout célébrée pour son œuvre prolifique. Dans ses textes, la campagne berrichonne a une place primordiale. Ses livres décrivent l’atmosphère campagnarde d’un monde qui n’existe plus mais qui fut le sien. George Sand, si elle a fréquenté Paris, a passé la majorité de son existence dans sa demeure de Nohant. Ce domaine familial, où elle a grandi et vécu à partir de ses quatre ans, lui a donné l’amour des grands espaces et de la liberté. C’est dans cette maison qu’elle s’est passionnée pour les histoires, c’est dans cette maison qu’elle a fait son éducation mondaine et paysanne. C’est là-bas qu’elle a vu mourir tant de ses proches, et c’est là-bas qu’elle-même, elle mourra. Lieu isolé, paradis rupestre, cette bâtisse accueillera Liszt, Balzac, Delacroix, Flaubert ou même Chopin pendant presque dix ans. Nohant est, pour George Sand et ses invités, un lieu où peut fleurir la créativité.
Dans un album qui revient sur l’existence de la célèbre autrice, Chantal Van den Heuvel et Nina Jacqmin insèrent en toute subtilité un second personnage principal : le domaine de Nohant. Témoin essentiel de l’existence de tant d’artistes, ses murs contiennent l’écho de voix qui continuent à passionner les esprits du monde entier.
Auteur de Georges Sand : ma vie à Nohant
Illustrateur de Georges Sand : ma vie à Nohant
Éric Derkenne a fait du visage le théâtre de ses précises opérations.Jour après jour cerné de lignes ombrageuses, le siège du combat se disloque en de sombres cavités. Les yeux, les oreilles, les narines, la bouche sont autant de gouffres que l'artiste sonde inlassablement et qui emportent celui qui les scrute dans des tourbillons vertigineux. Les têtes prennent corps et dans ce bataillon de figures totémiques, chaque soldat se distingue grâce à une infinité de détails graphiques.Parti d'un bigbang de formes colorées et isolées dans l'espace, Éric Derkenne a mis en place au fil des ans une méthode précise et immuable, un réseau de circonvolutions de cercles et de serpentins qui envahit la feuille blanche, donnant naissance à d'énigmatiques portraits. Tel une « dentellière du stylo à bille », il s'est abîmé avec application dans ce lent ouvrage de tissage, d'entrelacement de lignes, ceignant sa propre image, par maints assauts répétés. À l'identité qui défaille, Éric Derkenne a répondu…