La singularité de l’œuvre poétique de Harry Szpilmann tient à ceci : elle s’accompagne à chaque instant de ses avancées d’une réflexion sur la poésie qui anime ses textes en profondeur. Et cette approche exprime une volonté irréductible de vouloir percer les opacités du monde à la fois sous la forme et par la langue poétique au sens stricte de terme, et par l’utilisation dissimulée, ici, mise au jour, là, de l’aphorisme, c’est-à-dire une volonté de mettre en exergue quelque certitudes infiniment questionnées dans leurs fondements, mais saisie sous une forme brève, incisive, non moins qu’impérieuse. Il y a chez lui quelque chose d’une urgence, ou mieux, d’une rage d’écrire qui n’incarne pas moins une rage de vivre. Chaque poème, jamais fermé sur lui-même, témoigne d’une expérience, ce qui ne lui interdit en aucune manière, bien au contraire, de dialoguer avec elle-même. Genèse et magmas, nous avertit l’auteur, « est traversé de part en part par une même problématique, à savoir la question du poétique. » Et il ajoute : « Ne prétendant nullement y apporter de réponse univoque et moins encore définitive, notre office, essentiellement, aura consisté à demeurer au plus proche de l’ouverture suscitée par la question, en habiter la source, et l’avoir absorbée dans la multiplicité des voix qui devraient naître du sortilège. » Se tenant à proximité des choses et de la vie, l’auteur accorde une écoute impérieuse à l’infini variété des inattendus, des événements, tout ce qui obligent à réorienter la vie, sa vie ; et à la permanence du désir, cette limpidité de la soif qui accompagne « la promesse du poème à venir », nous dit-il. Cette poésie est une véritable féérie où les significations de ce qui se tient à la marge et qui revient au cœur de ce que nous sommes afin de donner pleine existence à nos interrogations.
Auteur de Genèse et magmas I
Recueil de poèmes qui tentent de retirer une jouissance de la vie donnée par la mort, de la vie qui…
"Un beau livre, sobre, vif, qui rend tangibles les saisons et les heures. Les illustrations d’Anne Leloup devancent ou suivent le poème avec la force sereine des empreintes." Critique de Françoise Lison dans Le courrier de l’Escaut paru en octobre 1999. Extrait : "A force de se chercher de se trouver de se perdre de rouvrir le sentier des rencontres de déplorer les malentendus les impasses de célébrer les retrouvailles ils déboucheront dans la clarté sans fin" [Source : Le site des éditions…