Le Chœur parlé est une forme dramatique que l’on rapproche du théâtre antique où le chœur était un élément majeur.
Il est constitué d’un nombre plus ou moins important d’acteurs/récitants, qui interprètent, sur un certain rythme, un texte, qui peut être accompagné d’intermèdes musicaux; la participation de ces acteurs/récitants qui s’expriment ensemble pouvant être ponctuée par les interventions individuelles d’un ou plusieurs récitants. Les chœurs parlés et le théâtre radiophonique furent deux des préoccupations de George Fay durant des années, et cela, à la fois comme auteur et comme théoricien. Il faut convenir qu’au moment où George Fay a fait connaître « El dûre voye », si le théâtre radiophonique en langue wallonne faisait encore florès, le chœur parlé était un genre qui était progressivement passé de mode. La perte d’intérêt pour le genre, après la seconde guerre mondiale, peut s’expliquer, selon certains, par la crainte que l’on peut éprouver pour les mouvements de masse organisés par des pouvoirs totalitaires, de quelque bord qu’ils soient, et par un regain de l’individualisme dans bon nombre de milieux culturels qui craignent avant tout l’endoctrinement.
Quoiqu’il en soit, « El dûre voye » peut être considéré comme un dernier et bel exemple – du moins en littérature en wallon carolorégien – de ce type de théâtre qui connut tant de succès autrefois; un genre que George Fay pratiquait remarquablement et cela dans une langue parfaitement maîtrisée. Ceci méritait donc un coup de projecteur à un moment où le théâtre en langue wallonne se complaît trop souvent dans le recours rassurant à des adaptations qui ne sont guère en adéquation avec la culture locale et avec la vie de notre temps.
Auteur de Èl dûre voye
Li Rantoele - L° 84 - 1-2018 - ivier 2017-2018 - Boune anêye 2018 et totès sôres di bouneurs
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