Dix de der

RÉSUMÉ

Décembre 1944, quelque part dans les Ardennes belges, lors de la grande offensive des armées d’Hitler. Au pied d’un calvaire mutilé par les bombardements alliés, au fond d’un cratère d’obus, un très jeune soldat totalement inexpérimenté, tout juste arrivé d’Angleterre, découvre qu’il n’est pas seul dans ce lieu désolé, ouvert à tous les dangers. Trois fantômes l’habitent déjà : deux tués de la guerre de 14, un Français et un Allemand, flanqués d’un ancien alcoolique morts d’une cirrhose du foie entre les deux guerres. Sous l’œil de corbeaux ironiques et insolents, cet improbable trio s’est lancé dans une partie de partie de belote dantesque, à laquelle il manque désespérément un quatrième joueur…

À PROPOS DE L'AUTEUR
Didier Comès

Auteur et illustrateur de Dix de der

Dieter Hermann Comès est né en 1942, à Sourbrodt, en Belgique, à cinq kilomètres de la frontière allemande, dans les «Cantons de l'Est», territoires qui étaient, à l'époque, intégrés au troisième Reich. En 1945, après la Libération, il recouvre la nationalité belge et porte le prénom de Didier.Grâce à cette origine géographique particulière, à la pratique du bilinguisme familial, à la combinaison de deux cultures si antithétiques, on peut comprendre la richesse paradoxale et le déchirement latent de l'oeuvre. Ainsi, la guerre est plutôt vue du côté allemand dans L'Ombre ducorbeau; Silence, le bâtard muet, est le fils du gitan, l'étranger exécré; Pierre, l'adolescent autiste de La Belette, refoule la trop grande différence et la mésentente de ses parents et Hermann Koch, l'ancien S.S. racheté par son amitié avec Théophile, souffre d'un entourage hostile, pour lequel il demeure «le Boche»; Yva est l'androgyne fusionnel monstrueux et merveilleux, auquel rêvent les jumeaux d'Eva, aux accents rauques de Lili Marlène; la journaliste de L'Arbre-Coeur défend, par la violence guerrière et létale, son conte de petite fille; Cybèle, l'orpheline de La Maison où rêvent les arbres s'efface comme un trait de gomme, dans un univers magique régi par la vengeance des arbres sur la folie des hommes; finalement, grâce à l'intuition de Petite pisse partout, le chaman solitaire, rejeté par les siens, retrouve son identité et la force vitale du paradis perdu, dans Les Larmes du tigre. Au sortir de l'école, Didier Comès, dix-sept ans et un diplôme de dessinateur industriel en poche, ne se lance cependant pas dans la bande dessinée, mais travaille dans une usine textile à Verviers, de 1959 à 1969. A cette même époque, tout en ressentant une forte passion pour le jazz, qu'il pratique en semi-professionnel, il réalise quelques bandes dessinées en amateur, et cherche sa voie. Ainsi, en 1969, il s'exerce dans Le Soir Jeunesse, Spirou, avec Paul Deliege, ou Pilote (édition belge).Pour ce dernier périodique, il entreprend, en 1973, sa première grande série, Ergün l'Errant, réunissant les ingrédients du Space opera, récit de science-fiction qui traite d'exploration spatiale et de guerres galactiques. Après un premier récit intitulé Le Dieu Vivant, Dargaud ayant égaré les vingt premières planches du second épisode, il faudra attendre 1980 avant de connaître la suite, Le Maître des ténèbres.De 1976 à 1977, la formule belge de l'hebdomadaire Tintin accueille L'Ombre du corbeau, qui désoriente les jeunes lecteurs. Lorsque l'album sort en 1981, aux Éd. du Lombard, il est tout de même préfacé par J.-B. Baronian, spécialiste du fantastique .Cependant, de grands bouleversements vont modifier complètement la demande et le genre de la B.D. En effet, lorsque la revue A suivre est lancée, elle contacte Didier Comès et le succès ne se fait plus attendre. C'est ainsi que Silence obtient de belles récompenses.Pour l'an 2000, Didier Comès nous offre une méditation sur l'essentiel, dans un Canada intemporel, où le silence du dessin supplée l'économie du texte, sur les traces du Peuple Tigre, dont les larmes nous émeuvent.

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Nos terres sombres

Située à Vielsalm, au coeur des Ardennes belges, La «S» Grand Atelier propose une série d'ateliers de création pour des artistes mentalement déficients et fonctionne comme un laboratoire.Depuis 2007, La «S» met l'accent sur une approche narrative de l'image et la rencontre entre le Frémok et La «S» a débouché sur un ouvrage collectif qui va donner son nom à l'ensemble du projet : «Match de catch à Vielsalml». Le projet se poursuit depuis avec une nouvelle série de récits créés en binôme. Paz Boïra a été accueillie en résidence entre 2009 et 2010. Nos terres sombres constitue le troisième round de ce match de catch.Certaines rencontres sans bruits. En choisissant de travailler avec Rémy Pierlot, Paz Boïra se rend rapidement compte qu'héritier d'une éducation irréprochable, il cache ses réflexions derrière des formules de bienséance et se protège en s'entourant de phrases toutes faites, adaptées à toutes les situations. Il s'avère nécessaire de trouver un terrain de dialogue autre que la parole. Rémy nourrit une fascination et une curiosité insatiable pour la nature, (qu'il a déjà dessinée avec Vincent Fortemps quelques temps auparavant dans Match de catch à Vielsalm), et montre à la dessinatrice les photos qu'il prend lors de ses promenades au bord des routes. La nature est une thématique chère à Paz Boïra, le sujet de son prochain livre, et ce terrain familier devient dès lors le lieu de rendez-vous des deux artistes. Les animaux, premiers habitants de ce territoire sauvage, commencent à peupler l'atelier silencieux et éloigné qu'ont choisi d'occuper Paz et Rémy pour travailler calmement. Face à face, leurs tables à dessin se remplissent de monotypes où apparaissent de grands ours, que Rémy dessine d'après photo. « Je trouve que dans sa façon de les dessiner il y a quelque chose de beaucoup plus proche de ce qu'est l'animalité (...) et ses animaux ont une présence bien plus vivante que quand je les fais moi ». Les échanges de dessins et le passage d'une main à l'autre permettent peu à peu à Paz Boïra de cerner ce dont elle va pouvoir se saisir pour armer leur récit. Elle perçoit, dans le charme que produit l'évocation des animaux chez Rémy, un lien très fort de ce dernier avec l'animalité et l'inconscient, une proximité qu'elle lutte pour retrouver dans son propre travail. Et c'est autour de cette perception instinctive qu'elle choisit d'articuler leurs travaux. Dans les sous-bois, où de splendidesoiseaux et mammifères se dressent entre de lumineuses clairières et les feuillages densifiés par le monotype, un homme et un ours arrivent à l'entrée d'un souterrain aux mille ramifications, une constellation de terriers. On devine que c'est…