Bien sûr, vous ne connaissez pas Jeanne Rahier, et personne ne pourra vous en faire grief, car la production de cette Serésienne (1896-1981) était vouée à demeurer au rang de ce que Marcel Jouhandeau appelait avec délicatesse « la littérature confidentielle ». C’était cependant compter sans l’endurance du PPP (Polygraphe Provincial Patenté) Jean-Jacques Messiaen qui a tout mis en œuvre pour révéler les textes de cette plume atypique dont il a gardé le plus vif souvenir. Adolescent, il les a entendu lire par leur auteure lors des nombreuses visites qu’il lui rendait, rue Peetermans, « dans le fond de Seraing » comme on dit dans la région. « Une voix chaude aux intonations gouailleuses, striée des blessures de l’existence et pourtant porteuse…
Un ensemble de sonatines aigres, douces, amères, ordinaires, pour apprenti raisonnablement…
Le temps nous entraîne. Nous n'avons aucun recours. Pourtant, il nous offre l'avantage…