Deux monologues, deux regards contrastés sur la légende d’Œdipe et de sa famille.
Dans « Créon », le tyran exemplaire qu’est devenu ce personnage, et alors que l’attend une mort violente, retrace le fil de son existence et ses rapports conflictuels, tant avec Jocaste et Œdipe qu’avec Étéocle et Polynice, puis avec Antigone et même avec Ismène. C’est longuement aussi qu’il tente, face à leurs spectres qui le hantent, de justifier sa conduite et la façon implacable avec laquelle il a gouverné Thèbes après leur disparition.
« Loin d’Antigone » invente et met en scène Renatos, un frère de Jocaste de Créon, qui s’est enfui de Thèbes et a trouvé refuge chez un ami musicien. Nullement intéressé par le pouvoir, amoureux des arts et de la beauté, Renatos donne sur les événements dramatiques auxquels il a assisté le point de vue horrifié de celui qui déteste toute violence.
Auteur de Créon, suivi de Loin Antigone
Matrices textuelles inépuisables, les histoires des Labdacides, des Atrides composent des mythes fondateurs que la littérature n’a cessé de réinterroger. Au travers de deux monologues théâtraux Créon et Loin d’Antigone, le dramaturge, écrivain et essayiste Paul Emond délivre une relecture à la fois contemporaine et intemporelle du cycle tragique qui emporte la dynastie des Labdacides. Puissamment inspiré, le premier texte campe le bilan rétrospectif que Créon, roi de Thèbes, porte sur son règne. Le déplacement de focale, le dépassement des clichés qui, depuis des siècles, recouvrent la division entre Créon, représentant de la raison d’État, et Antigone, symbolisant la révolte, permet au dramaturge de donner à entendre…