Blockhaus

À PROPOS DE L'AUTEUR
Ben Durant

Auteur de Blockhaus

Belge, né à Lessines le 22 mars 1952. Licencié et agrégé en Histoire de l’Art et Archéologie, ULB en 1975. Au titre de collaborateur scientifique il intervient depuis 1979 dans des expositions et communique dans de nombreuses institutions scientifiques et universitaires. Dirige depuis 1987 la galerie et les éditions Quadri à Bruxelles. Professeur à l’ISELP et à l’Institut Royal d’Histoire de l’Art & d’Archéologie de Bruxelles. Critique d’art, bédéiste, romancier et bibliophile. Nommé Président de l'asbl Espace René Carcan en juin 2014. Dès 1990, Quadri Edition commence à publier des catalogues et des livres à tirage limité. Historien de l’art, Ben Durant a également publié une série de Conversations avec Marcel-Louis Baugniet, Robert Willems, Tibet, Michel Olyff, Jean-Pierre Maury, Fernand Baudin, Léon Wuidar, Roger Dewint, Claude Viallat, Lucien Clergue et Pàl Gyula Horvàth chez Tandem. Il publie Mon papa, le safari d'Hemingway et moi (2001), Mon Papa, le grille-pain et moi (2005), Mon royaume, ma couronne (2008), Le Carême du chat (2010), Mon papa, le crucifix volant et moi (2010), Transit Uranien (2013), Un cœur trop ardent (2015), Blockhaus (2015), Le Quatrième Cavalier (2016), Le Royaume des Pictes (2018) et Mon Papa, le faux pas de Shiva et moi (2019). Il réalise des livres pauvres de fiction comme Saviez-vous... ou Zorobabel illustrés par Michèle Grosjean en 2009.
NOS EXPERTS EN PARLENT...
Le Carnet et les Instants

Dans Blockhaus, Ben Durant mêle Histoire et histoires, fiction et réel, explosions assourdissantes et murmure de la mer. Il y a la guerre, et puis toutes les guerres dans la guerre.Le récit s’ouvre dans la tourmente. Jakob Bleiwitz, un soldat allemand de dix-neuf ans, est piégé dans le gigantesque blockhaus d’Eperlecques bombardé par les Alliés. Le choc est tel qu’il évoque une impossible ivresse – hélas, Jakob buvait un simple verre d’eau avant de tirer sa révérence, et pas un Schnaps, que le lecteur lui eut volontiers tendu à travers le grillage du papier. Nous remontons alors le temps et assistons à l’engagement du jeune homme, à ses premiers pas dans la Wehrmacht ; nous découvrons le projet dément des nazis – en…


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Soren disparu

«  Il a réglé la course, est sorti en sifflotant et, sans se retourner, il a soulevé son chapeau en guise d’adieu  », telle est la dernière image qu’a laissée Soren. Nous sommes à Bordeaux, en novembre 2017, et ce musicien et producteur âgé de cinquante-huit ans a demandé au chauffeur de taxi de le déposer à l’entrée du Pont de pierre. Après, plus rien… plus de Soren. Qu’est-il advenu ? Le roman de Francis Dannemark et Véronique Biefnot s’ouvre sur cette disparition et met en récit plusieurs voix. Elles ont toutes connu Soren, de près ou de loin. Chacune d’elles plonge dans ses souvenirs, exhume des moments passés en sa compagnie, des instants de sa vie et, dans une polyphonie où les sonorités tantôt se répondent tantôt dissonent, elles livrent au lecteur une reconfiguration de ce mystérieux Soren, tentant de lui éclairer le mobile de son départ. Chacune y va de sa modulation. «  On dira Soren ceci, Soren cela.. on dit tant de choses, mais au fond, qu’est-ce qu’on sait ?  » Lire aussi : un extrait de  Soren disparu  La construction du roman joue sur un décalage entre temps de narration et temps de récit. Tandis que cette volatilisation du personnage principal orchestre les interventions des différents narrateurs – celui-là l’a appris par téléphone, l’autre en écoutant la radio, celui-ci l’annonce à son père, un autre encore y songe à partir d’une photo de chanteuse dans un magazine etc. –, les récits font appel à une mémoire narrative qui reconstruit, rend présente une antériorité qui parcourt la vie du disparu, de son enfance à cette nuit sur le pont. «  Un souvenir entraîne l’autre. Quand on commence, on n’en finirait plus…  »Cette temporalité se déploie dans une spatialité qui accroît le côté mémoriel des interventions. Le lecteur arpente un Bruxelles d’autrefois ; de l’auditoires de l’ULB au Monty, le piano-bar-cinéma d’Ixelles, près de Fernand Cocq, de la chaussée de Ninove au Mirano Continental, la capitale se fait le lieu de ce festival narratif. [L]es soirs où je glandais, on traînait ici ou là, au Styx, on attendait une heure du mat’, avant ça, rien de bien ne se passait nulle part. À pied la plupart du temps, on allait jusqu’à la Bourse, au Falstaff, à l’Archiduc…, on se faisait parfois refouler à l’entrée quand on était trop murgés ou trop nombreux, ou qu’un truc nous avait énervés, un film ou un bouquin, et que la discussion déraillait. On buvait du maitrank ou des half en half, ou rien, ça dépendait de qui payait la tournée, ensuite, on montait le nord, sous le viaduc, vers l’Ex, ou alors à la rue du Sel parfois.  Cent-douze récits rythment ce roman choral où la musique est omniprésente . Fitzgerald, Les Stranglers, Wire, Chet Baker, Branduardi, Kevin Ayers, Neil Young, … La compilation forme une constellation où luisent les traits saillants qui permettent d’appréhender, par fragments, le disparu, de retracer son parcours, avec, en fond, ces musiques qui résonnent et accompagnent la lecture.Le duo Biefnot-Dannemark, déjà connu pour La route des coquelicots (2015), Au tour de l’amour (2015), Kyrielle Blues (2016) et Place des ombres, après la brume (2017), offre un nouveau quatre mains avec Soren disparu . Un roman kaléidoscope où se font échos les témoins de la vie de Soren ; lesquels, dans l’exploration du pourquoi et du comment d’une perte, mettent en lumière le temps qui passe, la complexité de l’existence et sa fugacité.Une nuit, traversant un pont, Soren disparaît. Tour à tour producteur, musicien, organisateur de festivals, cet homme multiple n'a eu de cesse d'arpenter le monde de la musique. Pour percer le mystère de sa disparition, une centaine de témoins…

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