Image de l'oeuvre - Une si longue vie

Notre critique de Une si longue vie

L’introduction du livre Une si longue vie s’ouvre sur cette question enfantine : La vie humaine, c’est combien de vies de mouche ?  L’ouvrage propose de comparer des échelles temporelles en présentant la longévité de différents êtres vivants. Un an, deux ans, vingt ans,… ou  cent ans : chaque double page est consacrée à une portion temporelle. On y trouve des animaux ou des végétaux dont la longueur de la vie correspond à la totalité, la moitié, le tiers, etc. de la longueur temporelle en question. On apprend ainsi que la mouche de vinaigre vit trois mois, donc qu’il faut 4 vies de mouches pour « faire » un an... D’exemples en exemples, nous voyageons parmi une diversité d’animaux et de végétaux et découvrons à chaque fois la durée moyenne de leur vie.  Face à l’ample vie de la tortue géante des Galápagos qui s’étire sur plus cent ans, notre vie d’humain parait bien brève. Mais quand on se penche sur la courte existence d’un éphémère, la durée moyenne d’une existence humaine semble au contraire nous avantager. Question de perspective. Pour établir ces comparaisons temporelles et satisfaire la curiosité des lecteurices avides de précisions sur la longévité des animaux, l’autrice s’est appuyée sur l’expertise d’une entomologiste, qui est remerciée au début du livre.

Avec ce magnifique livre illustré, Giulia Vetri célèbre les merveilles du monde vivant. Pelages, écailles, carapaces, plumes, membranes et feuillages sont brossés d’un coup de pinceau liquide qui embrasse toute leur magnificence. Des traits légers, jamais pleins et accompagnés d’aplats chatoyants et texturés convoquent les animaux et végétaux plutôt que d’en dresser un portrait pétri de rigueur scientifique.

Cet ouvrage qui allie qualité de l’information et beauté des illustrations permettra aux enfants de se penser en relation avec d’autres vivants et d’approcher la question du temps qui passe. Giulia Vetri nous offre ici une superbe rencontre illustrée avec les existences animales et végétales.

Marie Baurins