Notre critique de Petit Poilu (tome 30) : Libérez les boules !

Petit Poilu : Libérez les Boules ! est le trentième album de la série du petit bonhomme à qui il arrive chaque jour une nouvelle aventure. Dès la couverture, on aperçoit Petit Poilu ficelé comme une boule de Noël à un sapin ! Comment a-t-il pu en arriver là ?

Passé la première page, similaire dans tous les albums, où Petit Poilu part de chez ses parents pour aller à l’école, l’histoire commence. Sa curiosité l’emmène cette-fois dans le monde enneigé d’une boule de Noël mais une mauvaise surprise l’attend dans le château du Diable des Neiges.

Les décorations sont prisonnières d’une cage de glace et attendent leur tour d’être accrochées sur le sapin. Courageux et fougueux, Petit Poilu libère les détenues mais le Diable les rattrape dans leur fuite ! Le voilà alors ligoté comme sur la couverture, mais notre intrépide héros ne tient pas en place et compte bien se libérer.

 Une nouvelle fois le duo aux manettes de Petit Poilu, Céline Fraipont et Pierre Bailly nous régale avec cette aventure hivernale.

 Lors de cette (re)découverte de leur univers, j’ai été tout d’abord été saisi par la narration muette (très) riche en péripéties et la grande expressivité des personnages permettant à tout le monde d’inventer ses dialogues. La colorisation vient compléter avec brio une mise en case régulière et des situations immédiatement identifiables : les couleurs sont vives, posées en aplats contourés, mais pas criardes. Les décors sont sobres, le dessin est fait avec une économie de traits et d‘éléments qui laissent place à l’interprétation. Cet univers joyeux et coloré n’est jamais surchargé visuellement ce qui permet aux plus jeunes lecteurices de ne pas se perdre dans un tourbillon de stimuli.

Enfin cet album aborde le double thème de la liberté et de la détention. Si les thèmes sont importants et peuvent paraitre graves posés avec des mots, le tour de force de Petit Poilu est d’y répondre inventivement avec ce personnage universel et le choix du muet.

 Les aventures sont prenantes, la tension est palpable mais même les conflits se résolvent avec humour et douceur.

 Antoine Carcano