Que vous soyez fille ou garçon et quel que soit votre âge, vous vous êtes demandé au moins une fois dans votre vie « Mais où vont les chaussettes ? » A vrai dire, la question se pose tout d’abord autrement : « Mais où est passée la seconde chaussette … verte comme celle de Lisette, ou alors bleue, rouge, à lignes ou à pois ? C’est en tous cas ce qu’a voulu savoir (en chantant) la « petite madame » de ce livre, après avoir extrait du lave-linge et accroché dehors sur le fil, toutes les pièces qu’elle y avait introduites… sauf une chaussette rayée de bleu et de blanc. Ensuite, en voulant vérifier si la malheureuse n’avait pas été oubliée dans le fond du tambour, « la petite Madame » a été aspirée comme dans un trou noir et s’est retrouvée dans un autre monde, sur un énorme tas de chaussettes, à la fois orphelines et célibataires. Ce qui a permis à « la petite Madame » de répondre à la fameuse question du titre de l’album. Mais n’allez pas croire que l’histoire s’arrête là. Car la « petite Madame » va découvrir dans chaque chaussette « son » ou « sa » propriétaire. De quoi faire des listes de propriétaires de chaussettes. Et surtout de quoi les apparier au mieux selon sa fantaisie. N’est-ce pas là une joyeuse bonne idée ? La fin, je ne la dévoile pas, n’insistez pas. Lisez plutôt l’album de Marie Halleux, ses mots et ses dessins. Les « petites personnes » de son univers semblent réalisées au crayon noir fin et à l’encre. Mais je me trompe peut-être. Marie Halleux se présente comme illustratrice et photographe. Elle a étudié à l’Académie des Beaux-Arts de Liège. Et c’est à Liège qu’elle vit et travaille. De son travail d’auteure illustratrice, elle parle joliment, expliquant par exemple que si elle ne refuse pas de parler de choses graves, elle aime « la poésie des petites choses du quotidien ».
Mais vous pensez peut-être que le tri des chaussettes ne concerne pas les enfants ? Vous êtes dans l’erreur ! Il existe en effet d’autres endroits de « perdition » que le lave-linge. Songez par exemple au fouillis du tiroir à chaussettes. Ou au vide sombre et peu exploré entre sol et sommier, propice lui aussi à la disparition de ces précieux accessoires. (Maggy Rayet)