Notre critique de Le kleptomane


La couverture accroche. D'abord par son titre. Aussi par le choix des motifs ornant son fond noir d'encre. Quant aux premiers mots du texte, ils entrainent d'emblée le lecteur au cœur d'un problème : "Nous n'avons véritablement compris de quoi souffrait notre père que le jour où mon frère a brisé la vitre de la cabane au fond du jardin en jouant au football". Car dans cette cabane oubliée au fond du jardin, sont rangés dans un ordre impeccable des dizaines de sécateurs à poignées rouges et des dizaines de petites pelles à manche vert. Chaque pièce portant une étiquette avec un prix, le nom d'un magasin et un code-barres. La famille ne tarde pas à comprendre que le père, pianiste de jazz talentueux, est kleptomane dans une "autre vie". Avec un tel constat de départ, le lecteur pourrait s'attendre à un récit de proximité décrivant les efforts de la cellule familiale – père, mère et leurs deux garçons – pour tenter de sortir de cet engrenage. Mais, attention, nous sommes dans un polar. Et c'est dans une toute autre voie que l'auteur va s'orienter. Car si la kleptomanie est toujours une maladie "à risques", elle peut devenir franchement dangereuse lorsque l'objet des larcins est de la marchandise illicite!





L'histoire est racontée par l'ainé des fils – grand ado – très actif dans un groupe de rap. Ce qui ménage quelques échappées souriantes au sein d'un texte assez sombre.





Thierrry Robberecht est un auteur de BD qui écrit aussi des livres illustrés, des chansons et des romans. Parmi ces derniers, figurent notamment des polars, publiés chez Syros. (Maggy Rayet)