Véronique DAINE Alain DULAC (ill.)

NOS EXPERTS EN PARLENT
Le Carnet et les Instants

Tout au long des cinq parties qui composent son dernier recueil, Véronique Daine se garde bien de reprendre son souffle. Ici, aucun signe de ponctuation permettant au lecteur de lever la tête. L’écriture cursive, parfois acérée, coule et se déverse telle une fugue de Bach jouée en staccato. Un débit verbal qui irrigue, comme le flux sanguin, tous les recoins du corps. C’est que les mots de l’auteure s’infiltrent justement dans ces zones d’ombre pour traquer nos angoisses les plus profondes. Celles tapies dans les replis d’une chair flétrie ou dans la pénombre d’une (veine) cave. Ces peurs viscérales qui nous rappellent que les tripes sont bien logées au cœur du ventre, quand la boule d’angoisse fait chavirer l’âme. Allitérative, métaphorique, souvent hallucinée,…