En 1984,
Le Livre des Nuits révèle le grand talent d’une romancière de trente ans qui décroche aussitôt non moins de six prix (dont le « Grevisse » par exemple). Cinq ans plus tard, elle obtient le prix Femina pour
Jours de colère. Il se confirme que Germain explore un univers où le fantasme prend une grande place, porté par un style d’une extraordinaire force lyrique. Et que sa pensée est imprégnée de philosophie et d’une forme de mysticisme. Elle a été la disciple d’Emmanuel Levinas, elle a d’ailleurs consacré sa thèse de doctorat à un thème très cher à son maître, sous le titre
Perspectives sur le visage. Trans-gression ; dé-création : transfiguration. Son mémoire de licence avait eu au préalable pour thème la notion d’ascèse dans la mystique chrétienne. Durant sept ans, elle a enseigné au Lycée français d’Athènes, ce dont on trouve l’écho dans son roman
Immensités. Rentrée en France, elle poursuit son oeuvre romanesque, notamment avec
Magnus, qui lui vaut le Goncourt des Lycéens en 2005. Elle est par ailleurs l’un des rares lauréats français du prix Jean Monnet de littérature européenne, qui lui est décerné pour
Le Monde sans vous en 2011. Tout récemment, Sylvie Germain s’est portée candidate à la succession de Pierre-Jean Rémy à l’Académie française. L’élection a été déclarée blanche bien que le plus grand nombre de voix (insuffisant hélas) se soit porté sur elle.