Serge Poliart

PRÉSENTATION
Monsieur Poliart, que certains, dans les années 60, appelaient le "Beau Serge", met dans ses dessins (ne parlons pas de son chevalet ni de ses frasques, qui engendrent d'autres plaisirs) toute la tendresse qui lui gonfle le cœur. Un enfant nu, une mère célibataire, un cul-de-jatte, un gros cochon dans un peu de jus, des amis qui s'étranglent, des frites mal cuites, des cours de récréation et de miracles, des morceaux de crottes et de squelettes, des riens du tout - par exemple - réchauffent son crayon et lui donnent des couleurs, celles-là mêmes qu'il y a aux joues quand, le soir et dans la solitude, il lit quelques pages du Cantique de Cantiques. Et quand il voit des plumes sur le derrière d'un petit oiseau, il pense aussitôt à d'autres plumes, non à celles de Chateaubriand ou de Jules Michelet, mais à celles qu'il imagine sur la tête de messieurs qui mangent des oranges et font du bruit. C'est un cas, parmi d'autres qui, eux, ne savent pas dessiner. André Balthazar, Janvier 2003