Marcel Noppeney   1877 - 1966

PRÉSENTATION
Marcel Noppeney est né le 24 avril 1877 - son premier recueil poétique s'intitulera Le Prince Avril - dans une famille bourgeoise cultivée. Il passe son enfance dans la capitale d'abord, puis à Differdange où son père sera notaire. Dans ... à Differdange autrefois ..., l'écrivain plus tard se souviendra de ces années. Marcel Noppeney reçoit sa première formation intellectuelle à la maison. Aussi, dans les différents lycées luxembourgeois qu'il fréquentera pendant son adolescence, Noppeney ne reconnaîtra-t-il guère l'autorité de ses professeurs qui, pense-t-il, lui reprochent les connaissances, fruits de ses lectures, que sa situation privilégiée lui a permis d'acquérir. Malgré lui, le jeune Noppeney, féru de littérature, s'engage à Paris dans des études de droit qu'il mettra beaucoup de temps à terminer. Il se consacre aussi à l'étude de l'histoire, mais avant tout il fréquente les milieux littéraires. De retour à Luxembourg, il publie des recueils de poésie - Le Prince Avril et De myrrhe, d'encens et d'or et il s'engage passionnément dans des activités de journaliste. Il aura toujours un goût prononcé de la lutte littéraire, de la polémique. Avec des amis, il fait paraître la revue culturelle Floréal (1907-1908).Dès que commencent les hostilités, en 1914, Noppeney fonde un Comité de secours pour les Français et les Belges victimes de la guerre. En collaboration avec d'autres Luxembourgeois il aide les soldats belges et français qui ont réussi à se soustraire à la captivité en Allemagne. Cette initiative lui vaut d'être arrêté. Accusé d'espionnage, il est condamné à mort, gracié et emprisonné - à perpétuité - à Dietz-an-der-Lahn. Libéré le 21 novembre 1918, Marcel Noppeney aura la joie de voir entrer à Luxembourg les soldats américains et français. Pendant quelque temps ensuite il sera juge à la Société des Nations, puis il s'établira dans sa maison de campagne, le château de Bofferdange, pour y mener une vie studieuse dans le domaine des lettres, et pour préparer l'opposition à la voisine allemande, laquelle se montre de plus en plus dangereuse. En 1934, entouré d'un certain nombre d'amis luxembourgeois, Noppeney crée la Société des Ecrivains luxembourgeois de langue française, dont il sera, jusqu'à sa mort en 1966, le premier président. Aussitôt que les Allemands s'installent «en» Luxembourg - Marcel Noppeney tenait à l'emploi de cette préposition ! -, l'écrivain luxembourgeois est arrêté. Bientôt remis en liberté, il sera repris, toutefois, le 27 mars 1941 afin d'être transféré au camp de concentration de Dachau. Le détenu sexagénaire Marcel Noppeney surprit ses camarades par sa ténacité, par son courage; cependant il eut aussi la chance d'être protégé, voire préservé de la mort, grâce à l'affection qu'éprouvaient pour lui ses cadets.De retour en Luxembourg, Marcel Noppeney, durant la dernière étape de sa vie, se consacrera entièrement à la «défense et à l'illustration de la langue française». En tant que président de la S.E.L.F., éditeur aussi des Pages, revue annuelle de cette société, en sa qualité de premier président de la jeune «Section des Arts et des Lettres» de l'Institut Grand-Ducal, Noppeney jouait un rôle considérable sur la scène culturelle du Grand-Duché de Luxembourg. Il est mort au printemps 1966, préoccupé jusqu'à sa fin par la situation du français dans sa patrie, réclamant la création d'un «Centre culturel français» auprès de l'Ambassade de France, mettant en garde ses compatriotes contre l'envahissement du pays par une nouvelle -et pacifique - invasion allemande.