Né en 1890 à Liège – bien que la légende en fasse un enfant de Ferot (Ferrières), il est issu d’une famille de maraîchers. Après la réussite de ses études primaires, c’est en lisant Arthur Xhignesse dans les Bulletins de la Société de littérature wallonne qu’il prend goût à la littérature dialectale. Il se met à l’écriture à son tour et publie ses premiers textes dans les gazettes Li Clabot et Li p’tit Lîdjwès.
Ses écrits font la part belle au pays de Ferrières et de Burnontige dont il est originaire. Il y chante la vie rurale, les artisans locaux, les paysans les bûcherons, et tous les métiers spécifiques de la terre et des bois. Il en est un interlocuteur privilégié. Ce n’est donc pas étonnant que, plus qu’un créatif, Marcel Launay apparaît comme un auteur documentaire, presque proche de l’ethnotexte.
Son premier recueil, Florihåye, paraît en 1925. Ses textes y foisonnent de termes choisis, précis, parfois très techniques. C’est indéniablement au contact des hommes de terrain qu’il a pu en faire l’inventaire. Son style est parnassien. Il laisse peu de place à la fantaisie ou à l’approximation : ses vers sont fermes, sa métrique est précise, ses poèmes sont architecturés. Il écrit sans fioriture, avec une certaine retenue, qui en fait sa grande qualité.
Dans Les tchansons dè bièrdjî (1937) et dans Lès tchansons dè mori (1949), inachevé et paru à titre posthume, il laisse plus de place au légendaire, au merveilleux. Il avait déjà commencé à s’intéresser aux contes et à l’histoire locale dans son recueil Lès contes dè gård-du-bwès (1937).
Ses pièces de théâtre, elles aussi, s’appuient sur les légendes locales : Al rodje minîre (1929), Li mwért dè Hwèrçå (1926), li potale dè bwès (1931) et Li tchant dè côr (1931), qui lui vaut le prix triennal de littérature wallonne, accordé par le gouvernement belge.
Il décède le 11 mai 1944, lorsque le quartier de Cointe, dans lequel il réside, est bombardé par les bombes alliées.