Lucien Jardez est né en 1916, à Pecq.
Éducateur à l’école secondaire de Pecq, puis secrétaire de direction au lycée royal de Tournai, il est une des figures principales du picard à Tournai.
Entré à la Royale compagnie du cabaret wallon tournaisien en 1942, il en devient l’incontournable président de 1964 à 1996. C’est là qu’il produit l’essentiel de ses textes, tantôt monologues, tantôt chansons, avec le souci d’employer le mot juste. Ses meilleures pièces seront réunies en 1981 dans monoloques in patois.
Son premier coup d’éclat résulte d’une commande : en 1980, les éditions Casterman le sollicitent pour adapter un album de Tintin en picard car la demande du public est forte. Il s’attaque aux Bijoux de la Castafiore pour créer Les pinderleots de l’ Castafiore, album tiré à plus de 30.000 exemplaires. Bien qu’une première version en basque et une autre en breton préexistent, c’est vraiment ce volume qui va convaincre Casterman de se lancer dans l’adaptation en langues régionales de bon nombre de ses albums. C’est aussi cette adaptation qui scelle l’union entre la bande dessinée et les langues régionales, genre particulièrement fécond dans les années 1980 et 1990.
Fortement engagé dans le Musée de Folklore, il en devient le conservateur, à la suite de Walter Ravez, son fondateur.
À la fin de sa vie, il publie encore un Glossaire picard tournaisien. Celui-ci, très riche et très illustré, comprend, outre les définitions et exemples de rigueur, de nombreuses expressions et des proverbes, ainsi qu’une multitude de descriptions ethnographiques.
Lucien Jardez décède en 2000 après avoir consacré l’essentiel de son activité intellectuelle à enrichir et illustrer le parler picard tournaisien.