Louis Lagauche est né à Liège en 1877. Après des études de primaire, il embrasse tout d’abord une carrière d’armurier, aux côtés de son père puis au banc d’épreuves de Liège jusqu’en 1914.
Il s’illustre d’ores et déjà dans le milieu littéraire et artistique en composant, à l’âge de 16 ans, une chanson intitulée Lès Flaminds qui connait un grand succès populaire et plusieurs centaines d’impressions. Fort de ce succès, il engage tout son temps libre à la création et à la vie littéraire. Il compose des dizaines de chansons, qu’il interprète parfois lui-même dans les cabarets wallons en vogue à cette époque. Il écrit des pièces de théâtre qui sont représentées par les troupes locales. Il rejoint de nombreux cercles et fonde même en 1907 lès djônes auteûrs walons, dont il assume la présidence. Il collabore à la majorité des journaux et revues wallonnes – et il y en a plusieurs dizaines à cette époque.
Grâce à l’émulation qu’il suscite autour de lui, à sa prolixité et à son succès littéraire, il devient une des personnes incontournables du monde des lettres wallonnes et crée un véritable réseau autour dans lequel on retrouve des personnalités tout aussi incontournables : Joseph Duysenx, Joseph Roussar, Guillaume Loncin, etc.
Durant la première guerre mondiale, il travaille en Angleterre pour les Alliés et, lorsqu’il revient au pays, il met un terme à sa carrière d’armurier. Il travaille un temps comme préparateur au musée de la Vie wallonne (entre 1919 et 1925), puis à l’usine de Cuivres et zinc (de 1925 à 1929) et rejoint finalement la Bibliothèque centrale de Liège, où il est commis bibliothécaire, entre 1929 et 1942.
Il réunit ses écrits, de qualité parfois inégale, dans quatre grands volumes : A hazård dèl pène, Amon nos-autes, So m’ tére, Borês d’ tchansons parus tous quatre en 1921.
En 1923, il écrit Mayon, poème lyrique en 9 chants, puis bientôt dans le même genre Li p’tit hièrdî (1925), autre poème lyrique en cinq chants, qui conte l’histoire d’un vacher qui s’est perdu dans ses rêves de grandeurs à la ville. Les recueils So m’ tére : lès bèlès-eûres (1928), So lès-éles dèl tchanson (1932), L’aîmant (1947) complètent sa production poétique.
Il écrit également plusieurs romans en prose. Tchantchès (1935) est sa version de la légende locale et la première du genre, simultanément à celle de Joseph Mignolet, et avant celle de Beauduin et Duchatto et celle de Jean Bosly. Prindez vosse bordon (1937), lui, s’apparente plutôt au recueil de nouvelles.
Tantôt burlesque, tantôt patriote pour son pays natal, il a composé une œuvre dense et riche, qui peine parfois à maintenir une certaine qualité.
Membre de la majorité des cercles littéraires liégeois, participant actif à tous les cabarets wallons entre 1897 et 1925, membre de la Société de langue et de littérature wallonne dès 1930, Louis Lagauche a souvent fait l’unanimité autour de sa personne en tant que promoteur des lettres wallonnes et découvreur de talents. C’est sans doute pour aider ces derniers dans leurs compositions qu’il rédigea un Traité de versification wallonne (1951), s’appuyant sur sa longue expérience de l’écriture poétique.
La fin de sa vie est marquée de multiples commémorations et hommages. Il décède en 1965.