Édouard Remouchamps   1836 - 1900

PRÉSENTATION
Édouard Remouchamps est né derrière le Palais des Princes-évêques, au cœur de Liège, le 14 mai 1836, dans une famille bourgeoise qui fait affaire dans la meunerie.  Après des études au collège communal puis quelques temps à l’Académie des Beaux-Arts, il rejoint la société familiale dont il assume la direction. À côté de ses obligations professionnelles, il développe une activité littéraire en français et en wallon. Il compose d’abord de la poésie, des contes ou des pasquêyes. Et en 1857, il présente une première comédie au concours de la Société de langue et de littérature wallonnes : li sav’tî. La pièce s’inspire d’un conte local et possède déjà des qualités, notamment dans ses répliques subtiles. Elle reçoit des encouragements.  En 1878, il écrit une deuxième comédie, dont l’intrigue est plus travaillée. Il s’inspire de la comédie classique française, sans pour autant en faire une pâle copie. Le succès est au rendez-vous.  Mais, en 1885, Remouchamps signe son chef-d’œuvre : Tåtî l’ pèriquî. La pièce met en scène un coiffeur qui pense avoir gagné à la loterie. Le sujet est simple et l’intrigue est proche d’un bourgeois gentilhomme. Elle se compose de nombreux rebondissements, ce qui suscite l’hilarité du public. Et ce qui fait la grande spécificité de cette pièce, c’est surtout la qualité de la langue employée – en alexandrins – et les tirades fameuses qui, nourries de l’imagerie populaire wallonne, sont passées, pour certaines, directement dans le langage wallon courant. Remouchamps se sert d’un parler dont il parvient à montrer toute l’expressivité et toute la coloration  La pièce connaît un immense succès, à Liège et ailleurs. Bien mieux : elle suscite de très nombreuses vocations, rendant le théâtre extrêmement populaire aux yeux des écrivains wallons. En somme, elle déclenche les mêmes réactions bénéfiques pour le théâtre que ce que Defrêcheux était parvenu à faire pour la poésie.  Avec Tåtî l’ pèriquî, Remouchamps offre un tournant décisif au théâtre wallon.  Il meurt à Grivegnée le 1er novembre 1900. Sa pièce maîtresse sera encore jouée des centaines de fois après sa mort. Son influence fait de la période 1885-1910 la plus prolifique de l’histoire du théâtre wallon.