Christian Erwin ANDERSEN   1944 - 2020

PRÉSENTATION
Né le 21 janvier 1944, à Charleroi, en Belgique, d'une mère flamande, Yvonne Marie Dhuygelaere, et de André Maurits, d'origine danoise par son père, sa famille est de condition modeste. Après Christian, deux autres enfants, René et Nicole, viennent compléter le foyer. Christian Erwin s'éveille très tôt à la politique. À 16 ans, il participe aux manifestations et aux piquets de grève des ouvriers de Charleroi en grève générale (quasi insurrectionnelle) au cours de l'hiver 1960-1961. À la faveur de cet événement, il devient militant actif du P.O.R(T) - Parti Ouvrier Révolutionnaire Trotskyste, section belge de la IVème internationale (Posadiste). À 17 ans il est secrétaire de la cellule de Monceau-sur-Sambre (Charleroi). Peu après, il est coopté par le bureau politique et exerce les responsabilités de la sécurité de l'organisation et de membre suppléant du bureau européen de l'internationale. À cette époque déjà, il joue un rôle éditorial en participant à la réalisation et à la publication de " La Lutte Ouvrière ", le périodique du groupe. Élève turbulent et rebelle, Andersen ne se soucie guère de ses études et les échecs se succèdent. En septembre 1961, il renonce à poursuivre ses études et trouve du travail, en qualité de commis, dans une banque de Charleroi où il passera sept ans. Il sera ensuite ouvrier dans l'alimentation en gros, comptable dans une câblerie, à Gilly, avant de réussir des examens de recrutement et de devenir, en mai 1970, fonctionnaire au Ministère des Travaux Publics où il sera en activité jusqu’en 2005. Bien que très actif au sein de son parti, Andersen, au grand dam de ses camarades, garde un esprit critique. Avant même les événements de "mai 68", avant même "le coup de Prague" et l'invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes soviétiques, il a cessé de "croire au marxisme". Il s'en éloigne, ne supportant plus le dogmatisme et les ukases, la discipline de parti et ses absurdités. Son caractère rebelle, son goût de la liberté, ne pouvaient en supporter davantage. Il se radicalise et évolue vers des positions anarchistes. Mais, en définitive, c'est en poésie qu'Andersen s'engage le plus durablement. Au début des années 1970, il mène à Charleroi, une existence quasi bohême et fréquente les peintres et poètes Philippe Henri Coppée, Ghislain Olivier, Jacques Ransy, André Aubry, Salvatore Gucciardo, Jean-Marie Flémal (dit Zappa)... Ils sont ses compagnons des virées répétées et interminables de cette époque "folle" mais joyeuse et féconde.
En 1973, à la suite d'une rupture amoureuse, il se met (de son propre aveu "par exorcisme" ) à écrire ses premiers poèmes qui seront, par la suite, publiés sous le titre de Terre sang feu et s'en va, avec un ami suisse, René Québatte, tenter une traversée du Sahara, en auto-stop. C'est l'échec. L'équipée se termine à El Goléa mais elle est le début d'une longue série de voyages, tout aussi aventureux les uns que les autres, à travers l'Afrique. 1973 apparaît donc comme une année charnière dans la vie d'Andersen. C'est, en effet, aussi, l'année de son "entrée en écriture". Les premiers textes sont griffonnés sur une table d'un bistrot, "le Club", situé rue de Marchienne, à Charleroi, qui est le point de chute de la jeunesse contestataire et "fêtarde" de la région. En 1976, publication, à compte d'auteur, de Terre sang feu, premier livre. En 1977, Éléments pour un sacrifice (Prix Gauchez-Philippot) paraît chez Louis Dubost Éditeur (France). Enfin, en 1982, Ligatures & caillots mécrits, est publié, préfacé par Werner Lambersy. De 1982 à 2003, Andersen cesse complètement d’écrire pour se consacrer tout entier à sa recherche « saharienne ». Certains le tiennent pour mort. On n’entend plus parler de lui.

En 2003 il réapparaît et écrit Adresse aux chiens & Petite histoire du meurtre. En 2005, il rédige Poèmes aux enfants tristes du siècle innommable. Il écrit aussi quelques essais : L’exorcisme du sable, L’évidence, La fonction poétique, La norme jubilatoire, J’ai déserté mes haricots…

Avec son amie Nicoletta Gossen, il crée un site internet de poésie bilingue Verbalata Poésie. Il fonde une collection de poésie baptisée « rien qu’ 1 poème » et une association: Profana Bellica CRM – Coordination des Résistances aux Monothéismes.