Bon. Allez. J’avoue. Je jalouse, extrêmement, tous ces gaillards, toutes ces gaillardes, à l’œil vif et pointu, ces intelligences en éveil, capables de vous écrire, en deux lignes, une phrase qui tue, un aphorisme, un trait d’esprit tout ce qu’il y a de plus aiguisé, de plus perçant, de plus rosse ou de plus drôle. C’est que, pour ma part, on me rangerait plutôt sur une autre armoire. Celle de la vie ralentie. De l’œil terne et sans éclat. De l’intelligence molle du genou. Toujours en retard d’une guerre en somme. De sorte que, petite vengeance sournoise et personnelle, je l’avoue, je ne peux pas m’empêcher d’ouvrir un recueil d’aphorismes sans partir à la traque, à l’affût des phrases bancales, celles…