Dès l’ouverture, Clairières pose dans le derme du concret des questions d’ordre symbolique. Robert, le personnage principal, se touche le ventre, et palpe en même temps que sa peau le passage du temps. Il s’enfonce un doigt dans le nombril, jusqu’à la douleur. Dans son esprit se fait jour une intuition, qui lui fait relier sa naissance à sa mort, par le fil de la souffrance.Robert est un architecte à la page, à la tête d’une boîte hi-tech. Il a inventé un concept révolutionnaire de vitrines que les grandes entreprises fortunées s’arrachent. Comme toute vitrine, il s’agit d’une mise en scène, d’une représentation physique de l’âme de l’entreprise ; ce que Robert a imaginé c’est – outre que ses vitrines sont situées dans des lieux inhabituels, excentrés,…
Dans son premier roman, Clairières (éditions Allia, 2020), Gilles Ribero nous invite dans un univers mouvant et très sensoriel. Égarés dans cet espace qui nous est présenté, on se laisse transporter malgré tout.
Robert Gallant est l’inventeur d’une résine capable de transporter des données. Grâce à ce nouveau matériau « pas tout à fait » vivant, Robert permet aux entreprises de bénéficier de vitrines de plus en plus autonomes, lesquelles deviennent leurs propres reflets, mouvants. De celles-ci, on ne sait rien de précis, si ce n’est qu’elles constituent des espaces où circulent les informations, mais aussi bien d’autres choses. C’est ainsi que la création de Robert se retrouve mêlée à une série de meurtres a priori sacrificiels, mis en scène…