Avec Philippe Marczewski, écrivain belge.
« Les romans ne sont pas des chansons. Personne ne les récite sous la douche. Mais ce serait bien qu’ils le soient… Si je pouvais, j’écrirais des chansons, mais je ne suis pas musicien. Et je ne chante pas très bien. Alors, je mets des bouts de chansons dans mes romans, juste pour faire illusion. Il y a beaucoup de façons d’écrire ; moi, j’ai besoin de trouver un rythme. Celui d’un morceau de free-jazz pour parler d’une ville. Celui de la cumbia pour créer un imaginaire tropical dans l’esprit d’un personnage. Ou celui d’une mélodie italienne pour exprimer des choses intimes et insaisissables. Ce n’est pas innocent, ni inoffensif. Ça marque le texte, sa pulsation, le placement de la ponctuation, l’agencement des sonorités. Le chemin du texte qui se creuse au fur et à mesure où on l’écrit, change de direction, serpente, mène là où l’on ne pensait pas aller. Cela demande un long travail pour qu’un texte littéraire digère un peu de chanson. Le pire, c’est que tous ces effets recherchés, la chanson les obtient mieux, les réussit mieux, souvent. Deux minutes suffisent. On se regarde dans le miroir de la salle de bain, une chanson passe à la radio, en un instant précis les mots et la musique semblent toucher un point sensible, quelque chose se fend (une brèche, un sourire) et le visage que nous voyons n’est plus tout à fait le même. Allez faire la même chose avec un roman ! »
Lecture d’un texte original et d’extraits de textes publiés, chansons et accompagnement musical en trio mené par Benjamin Schoos.
Tarif scolaires : 5 € par élève, gratuit pour les accompagnant·es
Tarif asbl : gratuit pour les groupes et les accompagnant·es.
Envoyez un mail à simeon.martinel@midisdelapoesie.be