Nicolas Kozakis et Raoul Vaneigem se sont rencontrés en 2000 à l’Academia Belgica à Rome. De 2012 à 2022 ils ont collaboré, l’un par l’image, l’autre par l’écriture, à une série de films où le flux contemplatif des séquences vidéo en noir et blanc de l’artiste se superpose aux textes du philosophe et écrivain, formant ensemble un plaidoyer, à la fois poétique et critique pour repenser le monde loin de ses impasses actuelles. Les images proviennent de paysages grecs impressionnants mais aussi banals, tandis que les textes parlent des difficultés et des défis auxquels l’humanité est actuellement confrontée, des effets du capitalisme agressif et des inégalités économiques et sociales croissantes aux problèmes environnementaux et aux préoccupations existentielles liées aux angoisses contemporaines. Ensemble, les films révèlent la nécessité de contourner les limites de notre quotidien frénétique en ralentissant et en redécouvrant l’homme en être humain.
Films et écrits ont été conçus sans concertation, si ce n’est le choix préalable d’un thème ; ainsi ont été réalisés Un moment d’éternité dans le passage du temps, Notre existence est un labyrinthe, Qu’en est-il de notre vie ?, Un grain de poésie dans un désert de sable, Femme, Lettre à mes enfants et aux enfants du monde à venir, Terre libre, Déclaration universelle des droits de l’être humain, Le Souffle de la vie et Vivre. Ce qui en ressort est à la fois le bilan de dix ans d’évolution historique et la constance d’un projet radicalement hostile à l’emprise dévastatrice du Profit. Si le spectateur et le lecteur en tirent une vision personnelle et résilient ainsi leur rôle dans le spectacle de la contemplation, ils y auront gagné un peu de ce plaisir d’être à soi sans avoir de compte à rendre à personne.
Depuis 2012, les films ont été montrés dans divers lieux où se montre l’art contemporain : Biennale d’art contemporain de Moscou, Wiels/Bruxelles, Kunsthalle/Vienne, Biennale d’art contemporain de Thessalonique, Manifesta/Genk, De Markten/Bruxelles, etc.
Par ses choix d’images (des photogrammes) et la publication de la totalité des textes, ce livre constitue en quelque sorte le souvenir des dix années de collaboration entre les deux artistes.
Auteur de Vivre
Né en 1934 à Lessines (Hainaut), Raoul Vaneigem a participé aux activités de l’Internationale situationniste. Son Traité de savoir-vivre à l’usage des jeunes générations, paru en 1967, n’a pas été étranger à la naissance et à la radicalité du Mouvement des occupa- tions de mai 1968. Son œuvre s’attache à la critique de la civilisation marchande, qu’il confronte à l’émergence d’une civilisation humaine, fondée sur l’autogestion de la vie quotidienne.
Placé sous l’horizon d’une réinvention des possibilités d’exister, le livre Vivre se présente comme un dispositif composé des textes de Raoul Vaneigem et des images, des photogrammes de Nicolas Kozakis. Somptueusement présentée, cette machine poétique de résistance est extraite des films qu’ils ont réalisés entre 2012 et 2022. En français, en anglais et en grec (l’ouvrage est co-édité par Yellow Now et l’EMET, le Musée national d’Art contemporain d’Athènes), les textes dialoguent avec des images en noir et blanc, paysages grecs, scènes de la vie quotidienne, étendues maritimes, visages multiples du vivant… Dans un monde dominé par la logique prédatrice du Capital, par l’asservissement des formes de vie humaines et non…
Eusèbe est un petit cochon de six ans et demi. Il vit dans une famille nombreuse…
Aspects inconnus et méconnus de la contrefaçon en Belgique
À propos du livre La contrefaçon belge des livres à l'époque romantique est quasiment inconnue. Née au lendemain de la séparation de la Belgique d'avec la France et de son rattachement à la Hollande, poursuivie après l'indépendance belge conquise à la suite de la révolution de 1830, cette industrie colossale, parfaitement licite en raison des législations nationales et internationales d'alors, eut à son actif, sans que leurs auteurs ou leurs ayants droit pussent s'y opposer, la reproduction, la traduction, l'adaptation des ouvrages étrangers, principalement français, qu'ils fussent littéraires, religieux, scientifiques, artistiques, politiques, historiques, militaires, musicaux, ou qu'ils traitassent de cuisine, de jeux de société, de typographie, d'archéologie, etc. Ce sont toutes les facettes de la «contrefaçon» belge que recense ce livre, divisé en une introduction, vingt chapitres abondamment illustrés de catalogues et de textes publicitaires d'époque, et trois annexes. Compte tenu de l'importance capitale du sujet, cet ouvrage interpellera tant le monde de la librairie que celui des bibliophiles, des bibliographes, des philologues, des économistes, des juristes, des scientifiques, des sociologues, des chercheurs, enfin : de tous ceux qui, de près ou de loin, érudits ou néophytes, s'intéressent au romantisme et à la Belgique de 1814 à 1855, lorsque ses éditions, souvent très soignées et vendues à des prix défiant toute concurrence, étaient répandues dans le monde entier et y propageaient les langues étrangères, au premier rang desquelles figure le français. L'auteur étudie depuis 1973 cet inépuisable et passionnant sujet, auquel il a déjà consacré dans le Bulletin de l'Académie royale de langue et de littérature françaises trois études. Son livre, le premier à traiter de façon globale de la contrefaçon belge, est la somme de ces années…
Ce livre est le fruit d'une passion. Philippe Toussaint écoute, scrute et respire la forêt depuis des années. Debout aux aurores,…