Grand concours de nouvelles 2021 : les résultats

Illustration concours de nouvelles (c) Sacha Goerg

                  © Sacha Goerg

Le Service général des Lettres et du Livre organise chaque année un concours de nouvelles réservé à des personnes, belges ou résidant en Belgique, qui n’ont jamais été publiées à compte d’éditeur. Pour l’édition 2020-2021, le thème retenu était « Propriété privée »

Le palmarès :

  • Grand Prix de la Fédération Wallonie-Bruxelles
Au nord du Nord de Julie Trémouilhe

L’avis du jury : Une nouvelle au souffle aventurier qui laisse affleurer une réflexion sur la vie, la nostalgie, l’envie de changer le monde. À l’image de Jill « Une fille de la ville qui voulait s’oublier, changer d’épiderme, se faire peau rouge. » Un sens de la formule propre au récit qui emporte les deux personnages principaux animés par la conviction que « Personne ne veut d’une copie de rêve volé ».

 

  • Nouvelles primées
Là où poussent les orties et les roses sauvages de Marie-Alexandre Laurent

L’avis du jury : Nouvelle qui propose un portrait âpre, juste et sensible du milieu agricole. Les logiques économiques qui y règnent, les prises de décision accaparées par les hommes.  Le récit offre une belle montée de la tension avec, en apogée, une conclusion qui se débarrasse habilement de la morale et renverse le cours des choses.

No trépassing de Catherine Vertriest

L’avis du jury : La nouvelle revisite des réalités historiques belges. Elle élabore une atmosphère glauque par touches successives : Léon Degrelle, bergers allemands, miradors, insignes SS, tonte…  Le tout avec un sens de la formule qui fait mouche, à l’image de ce souvenir du personnage principal au sujet de ses parents  « Leur dernier jour est resté gravé au fer rouge dans sa mémoire, même si ses souvenirs sont semblables au plat de nouilles qu’on balance dans l’évier : il y en a qui s’échappent. »

La bouture de Patrik Zech

L’avis du jury : La bouture entretient une filiation par la forme et le fond avec les récits réalistes du XIX e siècle. Il  est d’ailleurs question de filiation dans cette nouvelle qui campe un couple d’agriculteurs modestes, laborieux, marqués par l’économie et le pragmatisme. Mais dont la ténacité est balayée par le vent du progrès et de la progéniture.

 

  • Nouvelles distinguées
Le marchand de ciel de François Capet

L’avis du jury : Un sens très fin de la description pour cette nouvelle basée sur une idée originale : la possibilité de vendre et d’acheter des portions de ce ciel. Mais si cette possibilité s’avérait aussi vaporeuse que la stabilité mentale du personnage principal, « vous », en l’occurrence ?

Le petit peigne rouge de Barbara Dauwe

L’avis du jury : La nouvelle plonge le lecteur dans un décor japonisant fait de minutie, de symboles, de relations maître-élève. Elle oscille avec finesse entre le conte métaphysique et le récit poétique : « En ce début de printemps, l’hiver laissait sa marque sur ce monde végétal, comme sur un visage froissé par les draps après une nuit trop longue ».

On n’est plus chez soi de Michel Decré

L’avis du jury : Une nouvelle qui rebondit habilement, avec humour et acuité, sur la situation sanitaire pour inventer un monde aseptisé, dominé par les machines. L’univers ainsi créé enferme l’homme dans un mécanisme implacable qui pousse, contre toute attente, le personnage principal à la reconquête de sa liberté.

De poudre et d’eau fraîche de Simon Jeanmart

L’avis du jury : Le texte est mené par un narrateur, journaliste de faits divers, qui ne manque pas de clairvoyance sur le maigre intérêt des articles qu’on lui demande de rédiger. Et c’est avec espérance qu’il passe des chiens écrasés à la ville aux explosions à la TNT en campagne. Dans ce récit qui ne manque pas d’un souffle aventureux et d’humour tout est possible. Même l’amour.

Lecture intrusive de Pierre Pirotton

L’avis du jury : La nouvelle propose des mises en abîmes dont celles de l’écriture elle-même.  Elle revendique un entrelacs hypertextuel dans lequel elle tend un fil rouge vers « Le dormeur du val ». Une nouvelle poétique, philosophie, esthétique, qui manipule et interroge le lecteur agréablement, sans prise au sérieux dans la virtuosité.

À flair de peau d’Anne-Roubault Tesseye

L’avis du jury : La nouvelle propose une écriture enlevée, joyeuse, avec de belles trouvailles dans l’abject et le sale. Elle réalise la prouesse, malgré des problèmes de peau, de névroses, de fratrie au « QI de coquillage bivalve », de se terminer par une histoire d’amour.

 

Le recueil Propriété privée :

Edité à 600 exemplaires, le recueil peut être commandé gratuitement par mail à concoursdenouvelles@cfwb.be

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Prochaine édition du concours

Le thème de la prochaine édition est « Le téléphone ». Les textes sont attendus pour le 13 décembre 2021.