Les mots, à part les tordre, je ne vois pas ce que je pourrais en faire. Les retourner peut-être, les mettre sens dessous dessus. Alors, je tords, je tourne et je détourne les mots, les sens, jusqu’à les perdre parfois. J’en connais beaucoup, mais souvent, je n’en ai pas assez, alors, j’en cherche des nouveaux, des pas communs, des pas comme il faut, des pas attendus, dans les livres, dans la bouche des autres, et si je ne trouve pas, alors j’en invente en coupant, recoupant, collant et recollant. Quand j’en ai fini avec les mots, je passe aux phrases auxquelles je fais passer l’envie de se la jouer grand genre, quelques mots suffisent à les satisfaire, pas besoin d’en rajouter, sinon à se prendre pour un Marcel qui tant qu’à faire se porte mieux quand on l’enfile.
Voilà pour la méthode. Reste le discours. Et comme il n’est pas question de vous dévoiler ici le dessous des cartes, je vous propose de retourner l’affaire que vous avez en mains, de l’ouvrir, de la fermer si vous voulez et de sauter les mots qui vous feront envie.
Auteur de Vos gueules les muettes !