Vieille peau

RÉSUMÉ

Pas de prologue, Christophe Kauffman nous plonge immédiatement dans le vif du sujet, comme on plante un couteau dans le coeur, avec souplesse et détermination.
Paola, quatre-vingts ans, vit seule dans sa maison aussi usée qu’elle nichée dans un quartier en déshérence.

Ce jour-là, elle a de la visite. Trois jeunes en vadrouille. Elle n’a pas dû leur ouvrir, ils s’en sont chargé. Et là, elle apprend qu’ils veulent la cambrioler. Ces trois-là ne sont pas des tendres. Il faut avouer que la cité qu’ils habitent ne l’est guère plus. Paola n’a pas dû leur ouvrir, ils s’en sont chargés.
Le récit nous est conté par Paola, la vieille, et Jamila, un des trois visiteurs, qui a son « parler djeuns » tout aussi fleuri que la langue de la vieille. L’alternance des conteuses nous fait vivre les émotions des deux « camps » avec bonheur.
La situation va rapidement dégénérer. Personne n’arrive plus à raisonner personne et tous en sortiront… différents.

À PROPOS DE L'AUTEUR
Christophe Kauffman

Auteur de Vieille peau

« CHRISTOPHE KAUFFMAN est comédien, conteur, animateur culturel, meneur de projet, écrivain et metteur en scène. C’est un drôle de type, chauve et barbichu, chanteur sous sa douche, myope comme une taupe, artiste enragé, professeur de déclamation en rupture d’académie, forban tendance anarchiste quoique sybarite, profondément secoué, aimable autant que possible, chercheur de zen quoique père de deux enfants. Il publia deux romans chez Fleuve Noir, un autre chez Luc Pire, quelques autres chez NL et enfin chez Académia, puis écrivit, mit en scène et joua de nombreux spectacles de théâtre avec la cie En Marge, dont seul le nom lui semblait boucler une boucle. Et puis non, finalement. » in Boustro n°7, liège, 2018.
NOS EXPERTS EN PARLENT...
Le Carnet et les Instants

Le fait divers a toujours livré la matière première des films et des romans noirs comme si la purulence ne pouvait se donner à voir véritablement que dans le huis-clos d’une vie saisie dans l’horreur d’un tragique crapuleux. Le tout est de « flairer » le délétère qui s’évade de cette concentration. La mise en scène, la narration exacerbe dans la violence verbale ou physique ce qui nous est généralement commun : la peur, le sentiment de la perte… Le noir, c’est la couleur des révélations ordinaires quand la vie privée, la vie intime, la vie banale sont frappées du fouet de l’extraordinaire démence des hommes.  La vie des personnages mis en scène sublime alors cette marée noire qui  stagne au fond de chacun.Échapper…


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