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Tous les vents se rencontrent dans mon cœur
ceux du Nord
et ils traînent des fées tout en chevelures
et des cloches fêlées
et la sirène du bateau-fantôme
qui a respiré toutes les brumes et toutes
les légendes
ceux du Sud
et les infantes noyées élèvent
leurs bras ruisselant d'eaux et de fleurs
et le sable du simoun s'érige et retombe
en perles de fontaine
en fins ossements
ceux de l'Ouest
et des saxophones délirent
et la sainte-aux-courts-cheveux
élève ses yeux ceux de l'aventure
où sombrent des hélices exténuées
des voiles crucifères
ceux de l'Est
et ils font le bruit des invasions et des extases
et ils portent cent reines
qui meurent de traînes trop pesantes
de musique
et aussi la Cavalière
aux dents dures et tout en cuir
ceux du Centre
qui montent verticaux
élevant l'enfance-aux-cent-doigts coupés
ah
tous les vents dans mon cœur se rencontrent
et se confondent
et je suis cette chose qu'on appelle un homme
exténuée de vertige et de féerie
Mes doigts sont sur les vitres
Derrière tombe la pluie chaude
engloutissant les cathédrales
Les belles faces de femmes
Les tours de fer
Les foules déjà jointes
celle des siècles
celle des créations
celle qui ne laissera ni building
ni forêt
ni croix
ni arche
ni cri
ni dieu
La folie aux yeux pers aux dents magnétiques
Table des matières
Avertissement de Charles Bertin
À la rencontre de l'œuvre poétique de Charles Plisnier, d'Albert Ayguesparse
Élégies sans les anges
Prière aux mains coupées
Histoire sainte
Prélude
Marie
Interlude
Idylle
Interlude
Le jeu de Satan
Interlude
Béatitudes
Interlude
Passion
Finale