« C’est ahurissant à quel point une phrase, une seule, constituée des mêmes mots, en tous points pareils, a suffi à rendre à Nour son monde entier et à faire éclore en Ponthus les prémices d’une vérité dont aucun parent ne voudrait. »
Chacun à sa manière, Nour Delsaux et Yarol Ponthus sous-vivent. L’une est enfermée dans une existence où elle se satisfait de petits arrangements avec elle-même, l’autre est écroué depuis un quart de siècle dans une cellule de huit mètres carrés.
En février 2020, dans d’étranges circonstances, la trajectoire de l’un percute celle de l’autre.
Un bouquet de renoncules et de roses sur le siège arrière d’une Dacia hybride neuve destiné à au père décédé il y a dix ans, un feu qui passe au vert, une déflagration. Une collision qui entrechoque deux existences, un impact, une croisée des chemins pavée d’une culpabilité dévastatrice qui engendrera prise de conscience, repentir et renouvellement de soi.Nour Delsaux est une jeune trentenaire qui se conforme à une vie subie, absurde par ses exigences et ses exiguïtés, elle traverse son existence, a mis ses rêves de journalisme de côté et, certains jours, « se félicite de n’être que ça : une assistante de rédaction docile et efficace qui fait le job, sans angoisses majeurs ni calendrier surchargé. ». Yarol Ponthus compte près d’un quart de siècle…
Quentin Jardon nous donne avec Le chagrin moderne un roman, voire LE roman, de la solastalgie.…