Un prix Nobel

À PROPOS DE L'AUTEUR
Gérard Prévot

Auteur de Un prix Nobel

A également écrit sous les pseudonymes de Red PORT, Francis MURPHY et Diego MICHIGAN.Gérard Prévot compte parmi ces auteurs singuliers qui, c'est un comble, s'illustrent par leur polymorphisme. Un comble? Pour quelqu'un de cette trempe, ce serait plutôt la moindre des choses. Romantique, quand il «fallait» souscrire au surréalisme; prêt à vouer l'alexandrin aux gémonies, quand, enfin, il achevait de lui redonner toute son ampleur; se souhaitant apatride, quand il clamait son amour des brumes du nord, voilà l'auteur atteindre, peut-être, à la Haute note jaune, quand il croyait tout perdu.Si son trajet va droit à Paris pour revenir, en fin de vie, à Ostende, s'adosser à la mer, sa carrière littéraire connaît, elle aussi, une bifurcation lorsque, de la poésie, elle s'ouvre au conte fantastique. Cette voie nouvelle, sans effacer l'autre, la renforce, comme l'avaient déjà fait les approches théâtrales. Dans tous les textes, des thèmes convergents s'épaulent; ainsi cette certitude que la littérature peut transcender la mort et marcher plus loin que l'habitude, en route vers la vie véritable.Biographie Gérard Prévot est né le 2 septembre 1921 à Binche, où ses parents tenaient un magasin de vêtements. Elevé par sa grand-mère, il révèle vite un intérêt certain pour la lecture. Pendant ses études laborieuses au Pensionnat de Solre-sur-Sambre, puis au Collège Notre-Dame de Binche, le jeune homme s'enthousiasme pour les poètes maudits. En 1940, au cours de l'exode devant l'envahisseur allemand, il rencontre Marie-Louise Bruggeman qu'il épousera deux ans plus tard. Installé à Courtrai, le jeune couple se défera rapidement.Une première pièce de Gérard Prévot, Icare, est représentée en 1945 par les élèves de l'Académie de Binche. Après son engagement dans la brigade Piron, de mars 1945 à juin 1946, il s'implique de plus en plus dans la vie littéraire. D'abord secrétaire de rédaction aux éditions Écran du monde, il signe des textes dans diverses publications : T'avau Binche, Le Thyrse, La revue nationale... Journaliste, il collabore dès 1949-50 au Peuple et à La Cité. Parti pour Paris en compagnie d'Hubert Juin en 1951, il s'y établira définitivement en 1954. Là, il se lie d'amitié avec Aragon, Jean Paulhan et Pierre Seghers, mais les conditions de vie précaires qu'il connaît à cette époque ruineront vite sa santé.Collaborateur occasionnel aux Lettres françaises, Gérard Prévot devient vite lecteur pour les éditions Gallimard. Par ailleurs, Paul Anrieu représente avec succès La nouvelle Eurydice créée au Théâtre de la Cambre en décembre 1958. Quelques années plus tard, l'auteur signe avec Marcel Hicter une adaptation de La Célestine, puis il donne La mise à mort, au Centre dramatique de Wallonie.Malgré sa volonté de s'ancrer en France, Gérard Prévot revient souvent en Belgique, notamment pour des lectures (au Théâtre-Poème, en 1971). Au début des années 70, Jean-Baptiste Baronian le pousse vers la littérature fantastique. Gérard Prévot y mord si bien qu'une douzaine de livres relevant de ce genre paraissent entre 1970 et 1975. Installé à Ostende en 1974, l'écrivain est décédé à Bruxelles le 12 novembre 1975 des suites d'un diabète, alors qu'il venait de remettre son dernier manuscrit. Plusieurs textes (dont une pièce consacrée à Louis II de Bavière) restent inédits.

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