Trois jours chez ma mère


RÉSUMÉ

Un homme a décidé à l’occasion de ses 50 ans de se construire une nouvelle vie. Mais les souvenirs de son existence passée ne l’abandonnent pas, comme il le souhaiterait…



PRIX
  Prix Goncourt, 2005

À PROPOS DE L'AUTEUR
François Weyergans
Auteur de Trois jours chez ma mère
1941 : Naissance de François Weyergans à Bruxelles (Etterbeek), d'une mère française et d'un père belge. Celui-ci est critique littéraire (Apprendre à lire, La bibliothèque idéale des jeunes, Écrivains contemporains), et cinématographique (Mais oui vous comprenez le cinéma), essayiste (Les gens heureux, L'amour fidèle) et romancier (Prairies, Le bonheur à Venise, L'opération). 1952-1957 : François Weyergans étudie au collège saint Boniface à Ixelles et obtient son premier prix au concours des jeunesses cinématographiques réunissant les élèves de terminale des établissements catholiques de Wallonie et de Bruxelles. Il dira plus tard que son éducation chrétienne, même s'il l'a reniée en partie, lui colle à la peau. Entre-temps, il fait avec ses parents des séjours de vacances en Haute Provence, qui lui donnent le goût des plateaux désertiques. 1958 : Il interrompt ses études en philologie romane, et on le retrouve à Paris à l'Institut des Hautes Études Cinématographiques (IDHEC). Il se passionne pour Bresson, Godard, etc. Il écrit bientôt dans les Cahiers du cinéma et réalise, à vingt ans, en 1961, un premier film sur Maurice Béjart, dont il deviendra l'ami, et qui l'inspirera plus tard encore pour Je t'aime tu danses. En 1963 et au cours des années suivantes, il écrit de courts-métrages sur les œuvres des autres : Hieronimus Bosch, Aline (d'après un récit de Ramuz), Statues (film à l'occasion duquel il déguste un Kyr en compagnie du célèbre chanoine à Dijon, dit-il...), Baudelaire, etc. Il élabore deux longs métrages dans les années 70, Maladie mortelle et Couleur chair, qui sont des œuvres de pure fiction, mais il est découragé par les impératifs budgétaires et le manque de subsides. Une société fait faillite; les films, quoique achevés, ne sont pas encore sortis de leurs boîtes... A la suite d'une analyse chez le psychanalyste renommé Lacan, il publie en 1973, un compte-rendu copieux et sarcastique de sa cure, qu'il attribue à un certain Eric Wein, auquel il prête des tas d'échecs sentimentaux et sexuels. C'est la substance de son roman, Le pitre, édité par Gallimard, remarqué par la critique, et qui obtient le prix Roger Nimier. Deux autres romans paraissent coup sur coup, puis, en 1981, Macaire le copte, qui a une voix au Goncourt ainsi qu'au Renaudot, et qui est consacré par le prix Rossel en Belgique. Dès lors, il se voue entièrement à la littérature, travaillant la nuit, de onze heures du soir au lendemain midi... et faisant voyager ses derniers personnages au Japon (Je suis écrivain) comme en mer Méditerranée (Rire et pleurer). Il est donc un cinéaste qui ne filme pas, préférant le roman comme un moyen d'expression, dit-il, plus fin, plus subtil, plus enrichissant et la solitude de l'écrivain, voyageur solitaire, au travail de groupe du cinéaste. Quant à la télévision, où il s'est pourtant fait remarquer par des prises de position assez tranchantes, il l'abhorre, n'y voyant qu'une entreprise de crétinisation générale...

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Soren disparu

«  Il a réglé la course, est sorti en sifflotant et, sans se retourner, il a soulevé son chapeau en guise d’adieu  », telle est la dernière image qu’a laissée Soren. Nous sommes à Bordeaux, en novembre 2017, et ce musicien et producteur âgé de cinquante-huit ans a demandé au chauffeur de taxi de le déposer à l’entrée du Pont de pierre. Après, plus rien… plus de Soren. Qu’est-il advenu ? Le roman de Francis Dannemark et Véronique Biefnot s’ouvre sur cette disparition et met en récit plusieurs voix. Elles ont toutes connu Soren, de près ou de loin. Chacune d’elles plonge dans ses souvenirs, exhume des moments passés en sa compagnie, des instants de sa vie et, dans une polyphonie où les sonorités tantôt se répondent tantôt dissonent, elles livrent au lecteur une reconfiguration de ce mystérieux Soren, tentant de lui éclairer le mobile de son départ. Chacune y va de sa modulation. «  On dira Soren ceci, Soren cela.. on dit tant de choses, mais au fond, qu’est-ce qu’on sait ?  » Lire aussi : un extrait de  Soren disparu  La construction du roman joue sur un décalage entre temps de narration et temps de récit. Tandis que cette volatilisation du personnage principal orchestre les interventions des différents narrateurs – celui-là l’a appris par téléphone, l’autre en écoutant la radio, celui-ci l’annonce à son père, un autre encore y songe à partir d’une photo de chanteuse dans un magazine etc. –, les récits font appel à une mémoire narrative qui reconstruit, rend présente une antériorité qui parcourt la vie du disparu, de son enfance à cette nuit sur le pont. «  Un souvenir entraîne l’autre. Quand on commence, on n’en finirait plus…  »Cette temporalité se déploie dans une spatialité qui accroît le côté mémoriel des interventions. Le lecteur arpente un Bruxelles d’autrefois ; de l’auditoires de l’ULB au Monty, le piano-bar-cinéma d’Ixelles, près de Fernand Cocq, de la chaussée de Ninove au Mirano Continental, la capitale se fait le lieu de ce festival narratif. [L]es soirs où je glandais, on traînait ici ou là, au Styx, on attendait une heure du mat’, avant ça, rien de bien ne se passait nulle part. À pied la plupart du temps, on allait jusqu’à la Bourse, au Falstaff, à l’Archiduc…, on se faisait parfois refouler à l’entrée quand on était trop murgés ou trop nombreux, ou qu’un truc nous avait énervés, un film ou un bouquin, et que la discussion déraillait. On buvait du maitrank ou des half en half, ou rien, ça dépendait de qui payait la tournée, ensuite, on montait le nord, sous le viaduc, vers l’Ex, ou alors à la rue du Sel parfois.  Cent-douze récits rythment ce roman choral où la musique est omniprésente . Fitzgerald, Les Stranglers, Wire, Chet Baker, Branduardi, Kevin Ayers, Neil Young, … La compilation forme une constellation où luisent les traits saillants qui permettent d’appréhender, par fragments, le disparu, de retracer son parcours, avec, en fond, ces musiques qui résonnent et accompagnent la lecture.Le duo Biefnot-Dannemark, déjà connu pour La route des coquelicots (2015), Au tour de l’amour (2015), Kyrielle Blues (2016) et Place des ombres, après la brume (2017), offre un nouveau quatre mains avec Soren disparu . Un roman kaléidoscope où se font échos les témoins de la vie de Soren ; lesquels, dans l’exploration du pourquoi et du comment d’une perte, mettent en lumière le temps qui passe, la complexité de l’existence et sa fugacité.Une nuit, traversant un pont, Soren disparaît. Tour à tour producteur, musicien, organisateur de festivals, cet homme multiple n'a eu de cesse d'arpenter le monde de la musique. Pour percer le mystère de sa disparition, une centaine de témoins…

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