Vivre avec l’eau, pour les habitants des vallées, c’était une évidence. Sa force motrice, sa rumeur fraîche, ses nuances saisonnières. Sauf que « cette eau-là, ce n’était pas la même. »
Un cauchemar, un monstre, un tsunami… Les mots font défaut pour dire l’épouvante face aux terribles inondations de juillet 2021. La solidarité a été à la mesure de la peine : immense, durable, bouleversante. « Il n’y a pas une histoire plus pénible que l’autre, elles le sont toutes. Et on est tous courageux. » Parole d’une victime devenue un pilier de l’entraide.
Comme d’autres ont chaussé leurs bottes, déblayé, amené des vivres, des vêtements, de l’électro-ménager, Françoise Deprez et Caroline Lamarche ont pris leurs outils – le regard et l’objectif photographique, l’oreille et la plume pour les récits – et ont rejoint les vallées dévastées à l’heure où s’installait, dans des logements toujours impraticables, un silencieux et triste hiver. Une déambulation poursuivie jusqu’à l’été avec la conscience que si l’on est détruit par le malheur, on peut l’être encore davantage par l’indifférence ou l’oubli. Ce livre vient à son heure pour rendre hommage au courage des populations sinistrées mais aussi comme témoignage d’une solidarité citoyenne impressionnante.
Autrice de Toujours l'eau, juillet 2021
Caroline LAMARCHE (autrice) et Françoise DEPREZ (photographe), Toujours l’eau, juillet 2021, Caïd, 2022, 192 p., 20 €, ISBN : 978-2-930754-35-2Des flots. De boue. De furie. De toxicité. De ravage. Mi-juillet 2021, la région liégeoise, à l’instar d’autres parties du pays, est confrontée à des inondations meurtrières à plus d’un titre. Les images retransmises dans les médias, aussi apocalyptiques paraissent-elles, ne traduisent alors que partiellement l’ampleur de la catastrophe. « À la télé, on ne sentait pas la peur » (Guy) « Le bruit, c’était comme dans un film de sous-marin. Les meubles qui s’entrechoquaient en bas, la déflagration des arbres qui rentraient dans la façade. » (Luc) « L’odeur était…