L’oeuvre de Duvivier de Fortemps s’inscrit dans un genre littéraire que l’on pourrait qualifier de fantastique forestier. Obsédé par la forêt d’Ardenne comme on peut l’être par une femme, l’auteur nous communique sa fascination à travers des récits où la vraisemblance des faits n’en dissimule pas moins un surnaturel latent.
Animisme du décor, rôle intercesseur des animaux sauvages, légendes et superstitions constituent les ingrédients privilégiés de ces pages denses au ton soutenu, partagées entre passion et nostalgie, entre pesante angoisse et franche exubérance.
Ces trois nouvelles, publiées à plusieurs reprises, ont été entièrement revues et corrigées par l’auteur avant la présente publication.
Auteur de Sylvaines suivi de Falkenfels
Monsieur Satie : L'homme qui avait un petit piano dans la tête
Pour découvrir l'oeuvre d'Erik Satie à travers une histoire et des extraits des plus célèbres pièces du compositeur. Mélancolique et triste à souhait, cet album-CD n’en est pas moins magnifique. Parler d’Erik Satie - le solitaire, le marginal, l’excentrique souvent incompris -impliquait un ton décalé, gentiment moqueur et grinçant, que rend très bien la voix du récitant François Morel (qui doit sa célébrité, rappelons-le, à l’émission télévisée des Deschiens sur Canal +). Ce n’est pas une araignée au plafond mais juste un petit piano que Monsieur Satie a dans la tête. Les notes de musique y trottent, y vagabondent sans relâche. Il est audacieux, anticonformiste, se moque du wagnérisme et des vaniteux. De son cœur s’échappent des mélodies simples pour rêveurs et poètes, un public qui lui ressemble. « Monsieur Satie parle parfois à la lune. » Et parfois aussi, « Monsieur Satie met son smoking pour écrire une partition. » Il compose, explore, mélange les genres au risque d’être méprisé. Certains l’admirent cependant, comme Cocteau ou Picasso. L’illustratrice Elodie Nouhen évoque bien l’esprit des surréalistes et la solitude du petit monsieur perdu dans le tourbillon des notes. Touches de piano, métronome, partitions…sont surdimensionnés par rapport au musicien qui ne semble pas plus haut que trois chapeaux. Ce que Raymond Lulle appelait « la tristesse par surabondance de pensée » s’applique…