Souvenirs politiques : 1918-1951




À PROPOS DE L'AUTEUR
Henry Carton de Wiart
Auteur de Souvenirs politiques : 1918-1951


Issu d'une famille noble hennuyère, Henry Carton de Wiart naît à Bruxelles le 31 janvier 1869. Ses quatre frères feront, comme lui, des carrières hors normes. Après des études secondaires au Collège Saint-Michel, il étudie le droit à l'Université de Bruxelles puis parachève ses études à Paris où, sensible aux prestiges d'une certaine bohème, il entre en contact avec les milieux littéraires. Il y fréquente Léon Bloy, avec lequel il entretiendra une correspondance, Maurice Barrès, Verlaine…De retour en Belgique, après un détour par l'Université de Bonn, il s'inscrit au barreau et devient stagiaire chez Edmond Picard. Bon orateur, il est une des figures en vue du milieu juridique de la capitale. Il n'abandonnera jamais cette carrière d'avocat à laquelle il continuera de se consacrer parallèlement à ses activités politiques.

Mondain, il fréquente les salons en vue, se mêle à la vie culturelle et publie des articles dans Le Journal de Bruxelles. De cette époque datent les Contes hétéroclites (1892) qui portent la marque de son séjour parisien et de l'influence de Barbey d'Aurevilly qu'il a personnellement connu. Avec l'abbé Henry Moeller et Firmin van den Bosch, il participe également à la fondation de la revue Durendal. Militant au sein du jeune mouvement ouvrier chrétien, il lance L'Avenir social et La Justice sociale et devient un des leaders de la jeune droite. D'abord conseiller communal, il est élu député en 1896, fonction qu'il occupera de façon ininterrompue jusqu'à son décès. S'illustrant dans de nombreux débats, il jouera un rôle déterminant dans la reprise du Congo par la Belgique.

Son œuvre littéraire consiste surtout en une série de romans historiques dont il avait l'intention de consacrer chaque volume à la peinture d'une ville de Belgique. Un premier récit, La Cité ardente, qui témoigne de sa volonté de faire revivre le passé national, paraît en 1905. Liège fera de ce titre une seconde identité. D'emblée, il y adopte une formule à laquelle il sera fidèle, l'évocation d'évènements anciens (ici l'épisode des six cents Franchimontois) entremêlés aux péripéties d'une histoire d'amour. Malgré un certain pittoresque, le récit se perd dans des considérations morales ou patriotiques à la rhétorique pesante. Pas plus que le roman précédent, Les Vertus bourgeoises (1910) ne parvient à échapper à l'emprise des thèses moralisatrices et conservatrices de l'auteur. Dans cette histoire d'une famille de la bourgeoisie bruxelloise de la fin du XVIIIe siècle, on voit le fils, convaincu par les nouvelles théories philosophiques, entrer en conflit avec son père, puis rentrer dans le droit chemin pour la plus grande gloire de la religion et de l'obéissance filiale.

Le nom de Henry Carton de Wiart s'attache surtout à la loi sur la protection de l'enfance de 1912, son œuvre législative sans doute la plus importante, qui crée les tribunaux pour enfants, prévoit des mesures pour les mineurs délinquants et institue la déchéance paternelle.

En 1914, il est chargé de conduire aux États-Unis une mission extraordinaire du gouvernement dans le but de concilier à la Belgique menacée la sympathie des autorités américaines. Pendant la guerre, il est nommé ministre de la Justice dans le cabinet de Brocqueville, à Bruxelles puis au Havre. Après l'armistice, il forme en 1920 un nouveau gouvernement à la tête duquel il présidera à la révision de la constitution.

Il démissionne l'année suivante, reprend ses activités de député et d'avocat, et, durant ses voyages, contribue à faire connaître la Belgique à l'étranger. De ses multiples séjours hors de nos frontières, il tire des récits personnels comme Mes vacances au Congo, paru en 1923, ou Mes vacances au Brésil (1928). Délégué de la Belgique à la Société des Nations, il s'oriente alors vers la politique internationale avant de revenir, après une éclipse de dix ans, au gouvernement comme ministre du Travail, de 1a Prévoyance sociale et de l'Hygiène. Dans les années qui précèdent la seconde guerre, il se consacre à ses Souvenirs littéraires (1938) et poursuit des travaux à caractère essentiellement historique, évoquant le roi Albert ou Marguerite d'Autriche. Terres de débat (1941) relève des mêmes préoccupations puisque l'action du roman se situe dans nos provinces à l'époque des Habsbourg.

En 1942 paraissent Les Cariatides : Carton de Wiart y narre les aventures d'un jeune Belge, Arnold, qui s'engage en 1794 dans la lutte contre la République française. Aux côtés de Charles de Loupoigne, il échappe de justesse à la mort tandis que la révolte est écrasée. Les femmes, cariatides dépositaires des vertus patriotiques, symbolisent la résistance à l'ennemi. Rien d'étonnant à ce que le livre ait été saisi par les autorités d'occupation dès sa parution !

On retrouve dans Bourrasque 48 (1945) cette prédilection pour le passé national. Un libéral de 1848, dont le portrait confine à la caricature, est puni de son hostilité envers les catholiques : son fils se compromet dans l'affaire de Risquons-Tout et sa fille tombe amoureuse d'un agitateur politique.

Un instant hostile à la défection du souverain face à l'envahisseur allemand, Carton de Wiart sera un des champions de la cause royale après la guerre. En 1950, il est à nouveau ministre de la Justice. Il se montre favorable à la passation de pouvoir de Léopold III, et, après la démission du gouvernement, poursuit la rédaction de ses Souvenirs politiques, dont le deuxième tome ne paraîtra qu'en 1981. Il meurt le 6 mai 1951.

Il faisait partie des membres désignés par le Roi, le 19 août 1920, lors de la fondation de l'Académie royale de langue et de littérature françaises.


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