Le mot « sauvage », du latin silvaticus (qui est relatif à la forêt, au bois), sert depuis des siècles à désigner quantité de lieux en marge de la « civilisation », soi-disant peuplés par des êtres parfois eux-mêmes qualifiés de « sauvages », êtres légendaires ou bien réels.
L’Occident a longtemps eu besoin de ces figures comme repoussoirs, pour se construire et se définir en opposition à ce qui serait chaotique, dangereux, imprévisible, incontrôlable.
Pourtant, le sauvage n’existe pas en soi. Il est toujours lié à un regard. A notre époque, l’usage de ce mot reste problématique et son sens tantôt négatif, tantôt positif. Il sert encore, comme dans les pires moments de l’histoire de la colonisation et du racisme, à désigner des personnes, à les repousser derrière des frontières, à les déshumaniser. Ces dernières décennies, dans le contexte des crises écologiques, le « sauvage » correspond à ce qui résiste à l’empreinte grandissante de l’humanité, ce qui devient rare, ce qu’il faut protéger à tout prix.
Un livre extrêmement bien documenté, foisonnant d’informations en tous genres, entre légendes, art et science, et magnifiquement illustré par Delphine Jacquot, pour voyager dans le monde et à travers les siècles, rêver, réfléchir à notre rapport à l’autre et faire évoluer notre regard.
Auteur de Sauvage ?
Odeur de chlore, bonnet qui colle ou fait plisser le crâne, casiers à pièce et petit plongeoir, Cécémel à la cafétéria, pédiluve à l’entrée ou Dextro-energy après l’effort ? Nous avons tous…