Rouge au bord du fleuve


RÉSUMÉ

Le fleuve qu’évoque le recueil de Corinne Hoex sans jamais le nommer est le Rhône. Trop puissant pour être emprisonné, trop impétueux pour s’accorder à l’immobile, il porte encore en lui la trace du fauve qu’il était. J’aime cette eau et cette île de la Barthelasse, cette nichée de prairies et de terre, corps allongé, étendu, attendu, séquestré dans le courant du fleuve. C’est que deux bras l’étreignent – l’un vif, l’autre dormant – caressant ses courbes, submergeant…


À PROPOS DE L'AUTRICE
Corinne Hoex
Autrice de Rouge au bord du fleuve
Corinne Hoex vit à Bruxelles. Licenciée en Histoire de l’Art et Archéologie, elle a travaillé comme enseignante, documentaliste et chargée de recherches. Elle est l’auteur de plusieurs études relatives aux arts et traditions populaires. Depuis quelques années, elle se consacre à l’écriture de fiction. Elle a publié trois romans, "Le grand menu" en 2001 aux Éditions de l’Olivier (réédité en 2010 aux Impressions Nouvelles), "Ma robe n'est pas froissée" en 2008 aux Impressions Nouvelles et "Décidément je t’assassine" en 2010 aux Impressions Nouvelles. Elle a également publié de la poésie, "Cendres" en 2002 aux Éditions Esperluète (avec des dessins de Bernard Villers), "Contre Jour" en 2009 aux Éditions Le Cormier (avec des vignettes de Frank Vantournhout) et "La nuit, la mer" en 2009 aux Éditions Didier Devillez (avec des encres de Camille De Taeye). Elle a publié deux livres d’artistes, "La mer, la nuit" en 2008 aux Éditions Æncrages (avec des aquarelles de Colette Deblé) et "Les nageuses" en 2009, dans les Cahiers de Peauésie de l’Adour (avec des aquarelles de Colette Deblé). Elle a participé aux ouvrages collectifs "Quatorze portraits d’horizons" (Belgacom, Rapport annuel 2001), "Compartiment auteurs" (SNCB-Foire du Livre, 2002 et 2008), "Frontière" (Éditions La Trame, 2003), "Démocratie, j’écris ton nom" (2004), "La visite est terminée" (La Trame, 2006), "En décalage" (DVD, La Trame, 2007), "Dialogue et croissance" (SNCB, Rapport annuel 2007). Elle collabore régulièrement à des revues littéraires, 'Marginales', la 'Revue de l’Université de Bruxelles', 'Vu d’Ici', 'La Semaine Médicale', 'Le Non-Dit', 'L’Arbre à paroles' et la revue en ligne 'Bon à tirer'. 2 ŒUVRES QUE JE SOUHAITE FAIRE CONNAÎTRE Tristan Corbière, Les amours jaunes Marguerite Yourcenar, Les mémoires d'Hadrien

AVIS D'UTILISATEURS

FIRST:fleuve - "Rouge au bord du fleuve"
stdClass Object ( [audiences] => [domains] => Array ( [0] => 9176 ) )

Ceci pourrait également vous intéresser...

Livrés aux géographes

Comme il l’a déjà fait plus d’une fois, Jacques…

La nuit amère

«  Toutes ces traces, Les connues, les oubliées Ou les perdues Veulent-elles aussi nous porter De l’autre côté…

Agir en Antigone

Entrouvrir le recueil Agir en Antigone des Midis de la Poésie, c’est se frotter à un matériau inattendu, celui d’une inspirante poésie brute, collective, plurielle, de thèmes comme de plumes, et révélatrice de limites à déplacer. Agir en Antigone entremêle divers ateliers d’écriture poétique organisés par la prolifique asbl bruxelloise Les Midis de la Poésie – chapeautée par Mélanie Godin – qui n’a de cesse de visibiliser ce qui a été écrit et ce qui s’écrit, ricochant d’interrogation en déclenchement poétique, de finitude (conférences, conversations, lectures-spectacles) à premier éclat poétique (#Poesielab prolonge les thématiques abordées lors des diverses rencontres via de lumineux ateliers d’écriture qui se déroulent également en ligne 1 ). Ce recueil de poèmes éclectique, publié en octobre 2020 propose une « poésie collective » rassembleuse de « forces individuelles » aux antipodes d’« (…) une époque où l’appel à être solidaire ne concerne que des proches à garder à distance, pas des distants qui voudraient se rapprocher » (Aliette Griz, coordinatrice du #Poesielab). L’agencement des poèmes se fait d’ailleurs le miroir du cheminement de l’individuel au collectif : si les ateliers d’écriture sont d’abord  adroitement mélangés – exhortant les lecteur.rices.s à se figurer une constellation thématique –, ils finissent par parfois se juxtaposer : les plumes, qui ont été secouées et déposées à divers endroits, se redisposent et révèlent les liens qu’elles ont tissés entre elles.  L’écriture est sur le bout de la plume de celui ou celle qui tend l’oreille et c’est ce que ce recueil imprime dans l’esprit, révélant une « poésie possible » pour toutes et tous, dans les joyeuses fluctuations de l’instantané. Comment ne pas songer alors au célèbre message du tract publicitaire surréaliste indiquant que « le surréalisme est à la portée de tous les inconscients » ? D’ailleurs, deux poèmes d’ Agir en Antigone sont poreux et appellent à être complétés, tels des textes à trous, comme chez Nougé (dans L’Expérience continue ) ou Breton ( Manifeste du surréalisme ). Il y sera, entre autres, question (et ça ne peut qu’être réjouissant) de lune (quand on l’oublie et quand on la retrouve), de métiers (dont celui, souvent mis de côté, de nourrisseur de moustiques), de naissances (celles, respectivement, d’un escargot, de Dieu, d’un fleuve ou encore de la Terre), d’équité (même lorsque des frites sont en jeu), d’insertion d’étoiles rebelles (baliseuses de chemins de traverse) « dans le texte écrit depuis toujours par et pour les hommes », de l’importance pour Serge l’écureuil à apprendre à dire non, de choses « à moitié », de connivence entre le soleil et le regard, de « ce qu’il faut pour être artiste » (à savoir posséder, par exemple, un traité de l’absurde, quelques croyances ésotériques et un esprit de synthèse). Alors pourquoi Agir en Antigone ? L’étymologie d’ Antigone – « qui s’oppose à l’origine » – signe et ordonne la constellation mentale dessinée au fil des pages : si la sœur d’Étéocle et de Polynice agit au nom des lois non écrites, les ouvreur.euse.s de poésie de ce recueil parlent « des limites qu’iels aimeraient déplacer ». Et ce déplacement a parfois lieu d’un poème à l’autre : alors que l’un inscrit le poète dans la nuit (celui qui « jardine ses soirs et puis ses nuits » est « protégé de l’ennui en vertu du contemplé », gravit des montagnes, résiste, « oublie pourquoi il se demande et se demande encore »), l’autre le dépose au seuil du jour :  Poète ? C’est d’abord s’émerveiller Non, d’abord émerger Et déjà s’émerveiller. S’émergéveiller Simplement, Agir en Antigone donne corps aux sensibilités de tout âge, naissantes…