Et Pascale Toussaint d’emboîter le pas à Norge pour, à son tour, remuer ciel et terre. Car l’arc-en-ciel du sourire c’est bien au fond de la glaise ou derrière un rideau de pluie qu’il nous faut aller le chercher.
En cinq parties, dont les titres allument autant de facettes de cet humour mi-figue mi-raisin qui est devenu une sorte de label, elle nous offre cinquante-deux pépites de notre littérature noir-jaune-rouge.
Rire ? Parfois.
Sourire ? Souvent.
Sentir, toujours, à la lecture de ces pages, même les plus ironiques, décalées, cruelles, la chaleur retrouvée d’un vêtement familier.
Une anthologie ? Plutôt un florilège. Mieux : un chemin, des sentiers de traverse, de travers, un peu biscornus, le long desquels l’auteure nous emmène en promenade pour nous rappeler l’extraordinaire talent de ses confrères. Car la romancière qu’elle est prend alors la place de la philologue pour nous faire (re)découvrir de l’intérieur ces textes inattendus, inouïs, inédits pour certains, et qu’on croit connaître déjà parce ce sont les nôtres. Parce qu’ils expriment, le temps d’un sourire, la grandeur de nos petitesses et nous rappellent avec Louis Scutenaire, qu’il faut regarder la vie en farce !
Le livre fermé, on n’a qu’une envie : lire les écrivains qui le composent.
Autrice de Rions, il pleut : Lisons le belge (Anthologie)
Rions, il pleut, constitue la deuxième anthologie composée par l’autrice Pascale Toussaint après celle qu’elle publiait en 2015 chez le même éditeur (C’est trop beau ! trop !), déjà vouée à la littérature belge. Cette fois, c’est un florilège de cinquante-deux auteurs et autrices de notre Belgique francophone qu’elle nous offre en n’ayant pas oublié d’y associer quelques écrivains de Flandres (Arno, Jan Baetens, Hugo Claus, Tom Lanoye…).L’ouvrage est précédé d’une préface éclairante d’Ariane Le Fort qui saisit l’occasion de nous rappeler que cette anthologie arrive à point nommé dans un temps incertain pour les éditeurs et écrivain belges qui s’interrogent sur leur avenir et celui…