Deux histoires se croisent, s’enroulent et se répondent. Les deux mêmes personnages ; sa mère et lui. Elle en espère tant, trop. Il n’est peut-être pas à la hauteur. Elle est anxieuse. Ses mots sont maladroits. Sa tendresse, rare, est pudique. Il ne dit rien. Il aimerait une reconnaissance. Au fil des années, une routine – un jeu subtil de non-dits, de reproches à peine voilés – s’organise. Puis, vient ce coup de téléphone. Elle est allongée, entre le hall et la cuisine. Elle ne dit plus rien. Une nouvelle routine s’installe. Il est seul à parler, à agir. Il fait ce qu’il doit faire, machinalement, pendant quelques semaines. Des fragments d’histoires lui reviennent. Il tente d’en recoller les morceaux, de les aligner, de remettre de l’ordre.
Le titre. Un seul mot. Rideau. De fin. Sur la vie. De la mère du narrateur. Rideau. Tranchant comme un couteau. Découpant une scène, celle du début de la fin. La scène, mise sur une scène. Encadrée. Figée en une image tremblée. Avec le corps de la mère gisant, en son centre. Réitérée. Avec les mêmes mots, ou presque. D’ailleurs, peu de mots, tout au long de ce récit fragmentaire, pour cette scène et sa suite. Une succession de courts syntagmes, tels des vers libres, de trois ou quatre items, sans verbe souvent pour les lier. Des points, des virgules, des ellipses, en remplacement.
Son corps. Entre la cuisine et le salon. La position, étrange, saugrenue. Une jambe,…
Quatre copines au seuil de leur vie d’adultes, un journaliste sportif, un vieux libraire bibliophile, un…