Des ombres nous attendent au coin des rues anciennes — on leur parle, elles ne répondent pas sauf par quelques phrases, quelques attitudes que l’on a précieusement conservées dans un coin de sa mémoire. Comme des bornes milliaires. Et l’on s’étonne de constater que finalement tout est vrai et que tout est illusion en même temps.
Auteur de Quartier-mère
On ne se souvient pas des jours, on se souvient des instants, écrit Cesare Pavese dans Le métier de vivre. Avec le coup d’œil du dessinateur qu’il est, Francesco Pittau nous donne à lire avec les poèmes de Quartier-Mère un livre de fidélité mémorielle : la famille, la culture italienne, la double appartenance identitaire de l’immigré, le travail dans les charbonnages, les rêves d’ailleurs et la réalité sociale, l’enfance… sont ici finement évoqués, avec une sobriété de ton et de forme qui n’en souligne que mieux l’évocation vibratoire. Au fil des pages de ce poète au trait ferme, dont la sensibilité maîtrisée rehausse le pouvoir d’émotion, nous sommes invités à feuilleter le livre d’images d’une vie,…
Lire les poèmes d'Eddy Garnier n'est pas sans rappeler la concision et la puissance évocatrice du…