Quantième naufrage intérieur

RÉSUMÉ

ainsi je nage
dans mes (dé)bris
& à nous les fleuves

comme du temps
qui pèserait sur soi
en attente de rien
poids pour rien sur soi

l’eau la descente
descente lente

descente en soi
naufrage lent
aucun rescapé attendu
escompté

impassible Rimbaud
tout au long du silence
tout au long des déchets
discourant contre la coque

À PROPOS DE L'AUTEUR
Tristan Sautier

Auteur de Quantième naufrage intérieur

1966 : Naissance, le 21 décembre à Montegnée (Liège). 1981-1986 : Premières lectures. Peu à peu, la vie ne se séparera plus de la littérature : Rimbaud, Corbière. Vit difficilement. Ne trouve pas de place et encore moins sa place. Décide qu'il écrira. 1986-1990 : Lectures décisives : Céline, Dylan Thomas, Faulkner, Joyce, Artaud, Blanchot, Nietzsche. Difficultés, toujours. Passage à l'Université (philologie romane, philosophie), qu'il quittera bien vite par dégoût. Découverte picturale, peut-être la seule : James Ensor. Croit de moins en moins à la réalité et à soi. Commence à écrire. 1990-1992 : A l'impression d'être partiellement «sauvé» par la lecture de Char. Désormais, paix dans le désespoir. Attend. Découverte de l'oeuvre de Pierre Guyotat. Est objecteur de conscience et travaille à ce titre dans le collectif des éditions L'Arbre à paroles, à Amay. Objecteur non par idéal moral mais par dégoût des uniformes et casernes. Premiers contacts avec le monde littéraire: dégoût aussi, car ce monde ressemble trop à celui que l'on veut fuir en écrivant. Rencontre de sa future compagne, le poète Marie-Claire Verdure, qu'il suivra à Arlon, où il habite aujourd'hui. Commence à publier. 1992-1994 : Écrit des poèmes et de la critique. Collabore à différentes revues. Dernier bouleversement littéraire en date : la lecture de Jude Stéfan. Écrira sur lui. Écrira aussi sur Artaud. 1995 : Toute biographie est imaginaire, tout imaginaire affabulation. Vérité? Avec Michaux, alors : Partir. De toute façon partir. Le long couteau du flot de l'eau arrêtera la parole. Lauréat d’une bourse de la Fédération Wallonie-Bruxelles - Bourse d'appoint 2020
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Le Carnet et les Instants

Que peut la poésie dans sa toute-puissante impuissance ? Quels rivages lui reste-t-il et au prix de quelle dé-labeur ? Auteur de nombreux recueils poétiques — Corps né sans, Killed by Death, Cinq petites odes… —, d’essais (Le piège du sacré, L’avant-critique suivi de Sur Salah Stétié…), Tristan Sautier place les poèmes de Quantième naufrage intérieur sous l’égide de Jim Morrison et d’Henri Michaux cités en exergue. Mais c’est Rimbaud qui oriente l’aventure poétique en direction de l’ascèse du verbe.

tous fleuves désormais impassibles                     à jamais          …


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Mon corps est une armoire. Je vis dedans. Quand elles viennent, je voudrais me cacher ailleurs. Je pourrais m’enfuir et elles ne verraient rien, je serais toujours là.  Juxtaposées dans leur écrin blanc et noir, les phrases de Françoise Lison-Leroy ricochent sur les estampes de Pascaline Wollast , également magnétiques et sibyllines, à mi-chemin entre l’énigme et l’évidence. Ce bref récit poétique contient deux parties : « On a changé de pays » et « L’autre nuit » – deux parties qui se présentent comme les rives d’un fleuve, entre lesquelles serpente une histoire millénaire et pourtant toujours neuve. On a changé de pays introduit l’idée d’un mouvement, peut-être une fuite, un départ en tout cas qui bute d’emblée sur les murs d’une étrange maison, dont on ne sait s’il s’agit d’une prison ou d’un centre de soin – voire, de tout autre chose. Mais s’agit-il seulement d’échapper à quelque chose ou quelqu’un ? 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