Pétra a trente-sept ans, elle est enceinte, mère d’un petit garçon, belle-mère – marâtre, pense-t-elle – de deux autres enfants. Pétra vit au bord de l’évier, entourée d’eau sale et de vaisselle ; elle rêve (mais c’est peut-être un cauchemar) de disparaître par la bonde. Pétra a les mains longues (dignes d’être racontées) et des oreilles sensibles qui laissent tout passer. S’il arrive à certaines personnes d’entendre des voix, Pétra, elle, les entend toutes à la fois. Un jour, au cirque, ces voix – rugueuses, enjôleuses, trop nombreuses – lui intiment de s’échapper. Et ce jour-là, Pétra ne se fait pas prier.
Autrice de Précipitations
La littérature est un champ de bataille, un combat. Mené contre soi ou contre les autres. Dans Précipitations, premier roman de Sophie Weverbergh, le récit s’apparente à un ring sur lequel danse une narratrice nommée Pétra. Ou plutôt, conforme à l’étymologie de son prénom, Pétra est une pierre, un petit caillou qui coule. En treize chapitres ancrés dans une esthétique de la distance et de l’humour, Pétra, 37 ans, enceinte, mère d’un jeune garçon, belle-mère de deux autres enfants, nous délivre des monologues coulés dans une introspection météorologique. Une auscultation des précipitations mentales qui la frappent alors qu’elle est gravide. Un fragment de Poésie verticale de Roberto Juarroz se tient aux avant-postes…
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