Pour violon seul de Daniel De Bruycker est un long poème sur l’absence et l’attente d’un improbable retour. Attente patiente, attentive à la nature, aux petits changements qui annoncent un retour de la vie. Tel l’archet qui fera à nouveau vibrer les cordes du violon. En vis-à-vis du texte, les photographies de Chantal Deltenre présentent une série de piquets arborant figure humaine. Les portraits de ces piquets usés et comme figés d’étonnement font doublement résonner le poème par leur regard si proche du nôtre.
Auteur de Pour violon seul
La perte de l’être cher et l’absence qui en résulte provoquent toujours un séisme. Tout dès lors semble tourner au ralenti, les secondes qu’égrène l’horloge accrochée au mur, la lumière matinale, les sons même de la nature semblent se retenir en chuchotant. Sous la plume de Daniel De Bruycker, les quatrains se succèdent, les uns découlant des autres, s’enchâssant dans les lézardes des murs d’un jardin de mémoire où, petit à petit, les plantes, les saisons et les vents cherchent à réaccorder leur violon. Dans le silence de la perte, les rôles de chacun se réinventent, sans cesse,
Le silence, devinais-je, chantait
m’invitant à reprendre avec lui :
je ferais les couplets
lui le refrain, sans fin.
Le jardin répondant…
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