Comme un film que l’on rembobine, cette histoire commence par la fin. Une banale levée de corps par l’équipe des pompes funèbres, celui d’une femme de 65 ans retrouvée dans un studio parisien, entre des magazines, photos éparses et cadavres de bouteilles. Triste spectacle de l’ultime solitude. Pourtant la défunte est loin d’être une inconnue. Elle fut une icône du cinéma. Un rôle qui changea sa vie, et précipita sa chute.
Quelle sombre histoire se cache derrière ce destin tragique ? Qui se souvient de Lila Beaulieu… Douze témoins vont prendre la parole, chacun dira sa vérité sur Lila, une vérité peuplée de gouffre et d’étincelles. À travers ces voix – un médecin légiste nostalgique, un voisin devenu ami ou encore un amant à jamais blessé –, Catherine Locandro dessine peu à peu les contours de son héroïne, comble les vides et les silences.
La construction chorale reflète parfaitement le mécanisme de l’existence, succession de rencontres, d’évitements et de hasards. Les êtres se croisent, s’effleurent, s’enlacent (rarement) et se quittent dans un carrousel inattendu autour de ce magnifique portrait de femme saisi avant qu’il ne s’efface.
Autrice de Pour que rien ne s'efface
Grande Casse Car, enfin, fallait-il que nous soyons épuisés Pour nous retrouver au mitan…
Un corps est le hors-sujet de ce livre. Tout autour de lui, des éclats, des ruptures,…