Qui sommes-nous ? À cette demande, chacun nous intime désormais de répondre. Du développement personnel aux documents d’identité, des luttes politiques aux relations intimes, de la vie professionnelle aux moments d’illumination mystique, réussir à enfin être soi-même semble constituer la condition essentielle de tout. Mais d’où provient cette obsession pour le fait d’être quelqu’un ? Et, surtout, que révèle-t-elle de l’ordre du monde dans lequel nous vivons ? Dans son nouveau livre, Laurent de Sutter, propose une solution inédite à ces questions au terme d’une dérive surprenante, saisissant dans un même mouvement la méthode Coué et le très ancien droit romain, l’invention philosophique du moi et la pensée chinoise, la psychanalyse et la spiritualité indienne, le théâtre et la neurologie. Et si être soi-même n’était rien d’autre que le nom de la police ? Et si, pour résister aux appels à être « quelqu’un », il fallait enfin apprendre à devenir n’importe qui ?
Auteur de Propositions (volume 1) : Pour en finir avec soi-même
Ce n’est peut-être pas tout le monde pareil, ou peut-être que si, mais nous avons souvent l’impression de vivre arrimés, assujettis, immobilisés, assignés à une identité. Obligés d’être soi. Impression ? Réalité ? Que faire ? Pour dépasser cet état, détecter, affronter les éventuelles chaînes, camisoles, injonctions, certain·e·s pensent que la force est en eux, dans les ouvrages de développement personnel ; d’autres, plus sagement et plus aventureusement, préfèrent se plonger dans des œuvres émancipatrices, comme celle de Laurent de Sutter, par exemple.Chacun de ses livres est un travail de détection des intimations ; un chantier, un sentier de libération. Pas une autoroute éclairée, mais un parcours électrique composé…
Une revue catholique au tournant du siècle : Durendal 1894-1919
À propos du livre (texte de l'Introduction) Lorsqu'on parcourt une histoire de la littérature belge de langue française, le chapitre consacré à cette époque particulièrement florissante, qui va de 1880 à la première guerre mondiale, frappe par l'éclosion soudaine de revues littéraires qui suivirent l'exemple de la Jeune Belgique. Dans la liste de ces revues plus ou moins éphémères, l'attention est attirée par la longévité surprenante de l'une d'elles, Durendal, revue catholique d'art et de littérature . Ce mensuel catholique parut pendant vingt ans, de 1894 à 1914, alors que la Jeune Belgique ne sortit de presse que durant seize années et que la Wallonie disparut au bout de sept ans. Quelle recette a donc permis à Durendal de garder si long-temps ses lecteurs? Et une seconde question vient à l'esprit : à quoi pouvait bien s'intéresser une revue littéraire catholique à un moment où la littérature catholique semble inexistante? Qui a fondé Durendal ? Quels étaient ses objectifs? Autant de questions sur lesquelles bien peu de critiques ou d'historiens littéraires se sont penchés. En faut-il davantage pour désirer examiner avec un peu d'attention cette revue et la sortir de l'oubli, comme ce fut fait autrefois pour la Jeune Belgique et la Wallonie ? C'est ce que nous allons essayer de faire : rechercher les origines de la revue, découvrir son but, analyser la manière dont elle l'atteignit et les raisons qui la maintinrent en vie au-delà de la durée moyenne d'existence des revues littéraires belges. Ce travail ne se veut pas exhaustif: beaucoup d'aspects devront malheureusement rester ignorés, principalement certains problèmes plus particulièrement artistiques qui sortent de nos compétences par leur caractère trop technique. Nous ne proposerons pas non plus, dans chaque chapitre, un relevé détaillé de tous les articles parus dans Durendal et traitant du sujet mais seulement les extraits les plus significatifs. La présentation typographique de la revue, son illustration de plus en plus abondante et le sommaire de chaque numéro ne nous paraissent pas mériter de longs développements. Il suffit de savoir qu'en 1894 chaque numéro comptait vingt pages, tandis que ce nombre…