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Mémoire à venir
faut-il noter les ouvertures
le jeu d'un mot sur l'autre
l'aube et le soir des phrases
des lettres en troupeaux
l'ombre d'un sens sur la colline
l'instant saisi retient le souffle
puis l'impossible est là
le buis l'ambre et l'aubier
sans appel au hasard
rien que des sons mais solidaires
***
tout mouvement trouve un langage
une épaule articule
et se dessine un geste
s'interroge ou répond
vers un accueil la main fleurit
un froncement sème le doute
il durcit le regard
tous les taillis se taisent
des mots vont percuter
chaque passant craint un chasseur
***
la maison en mains de lumière
la femme aux phrases vives
aux voyelles ouvertes
douce conjugaison
du sable lisse et d'une larme
reste debout la seule image
tremblante en son matin
lavée de l'actuel
gardant au filigrane
le souvenir de ce qui fut
***
l'épaule et son dévoilement
ce jour tumultueux
un grouillement de filles
met l'araignée au ventre
attendre encore et tout son deuil
le dérapage et la descente
imperceptible en poids
comme une pourriture
un fantasme vainqueur
l'écroulement d'une façade
***
une ouverture et sa question
couleurs entrebâillées
se découpant sur rien
un nuage distrait
gomme du ciel l'oiseau qui passe
franchit le seuil saisir l'effort
détourner le miroir
en briser l'apparence
dans une étape d'être
pose un jalon son devenir
***
de quel écho le souvenir
vient-il monter la garde
la banquise un reflet
des dauphins vivifiants
à l'est un soleil fait la une
Table des matières
Préface de Charles Dobzynski
Poèmes de Philippe Jones
Bibliographie