Poèmes choisis

RÉSUMÉ

Portrait par Jean Tordeur
Préface de Michel DucobuÀ propos du livre

En 1943, les poèmes de La Vigne amère, en 1950 une première pièce créée à Paris avec un succès éclatant : À chacun selon sa faim fondent la voix poétique et théâtrale de Jean Mogin, qui se reconnaît par le ton pressant de son exigence intérieure…

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Occuper son espace

J'ai ma manière à moi
D'occuper mon espace,
De l'habiter à plein,
De me tenir en lui,
D'embrasser mon espace
Avec des gestes ronds
Comme dans l'empoignade
Avec la pâte à pain;

Je suis bien enfermé
Dans mon espace à moi,
Je me bourre de lui,
Je lui trouve bon goût;
Bonne odeur à l'espace
En dedans façonné!

C'est tout bien ajusté
Bien moulé sur la forme,
C'est huilé sans bavure
Et ça prend sa patine
À force de durer.
Table des matières

Portrait, par Jean Tordeur

Préface, par Michel Ducobu

La Vigne amère

Les Vigiles

Pâtures du silence

La Belle alliance

Le Naturel

Maison partout

Poèmes inédits


Biographie

Bibliographie

Commentaires et critiques

À PROPOS DE L'AUTEUR
Jean Mogin

Auteur de Poèmes choisis

Né en 1921 à Bruxelles, Jean Mogin passe son enfance sous l'aile poétique de son père, Norge. Après de brillantes études à l'Université Libre de Bruxelles où il obtient une licence en histoire de l'art et archéologie, le hasard le mène à l' I.N.R. (ancien nom de la R.T.B.F.) où il entre en 1944. C'est la même année qu'est publié La vigne amère, livre honoré l'année précédente du Prix des Poètes.Dès lors, Jean Mogin va mener une double carrière d'homme de lettres et de journaliste.Dès la création de sa première pièce à Paris, en 1950, au théâtre du Vieux Colombier (A chacun selon sa faim), l'auteur dramatique est reconnu et salué avec enthousiasme par la critique, notamment par Albert Camus. Pièces originales et adaptations se succèdent régulièrement, créées à la radio et dans les principaux théâtres de Bruxelles.Mais Jean Mogin est aussi le poète de plusieurs recueils où se retrouvent les échos lyriques de la quête spirituelle et de la soif de l'absolu qui caractérisent ses personnages.La carrière du journaliste sera tout aussi brillante. De sa première lecture radiophonique (un communiqué sur le prix des pommes de terre) à sa retraite en 1982, Jean Mogin gravira les échelons de la hiérarchie jusqu'au poste de Directeur général de la radio.Epoux de la poétesse Lucienne Desnoues, il s'était retiré en Provence lorsque se manifestèrent les premiers signes de la maladie qui devait l'emporter le 7 avril 1986.

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Sur La Rupture des falaises de Pierre Bartholomée

Autour de La Rupture des falaises , une œuvre musicale du compositeur et chef d’orchestre Pierre Bartholomée, créée en 2008, récemment enregistrée, une autre partition, de dessins et de poèmes, retentit, tissant des harmoniques visuels et scripturaux. Les dessins de Pierre Tréfois , les textes poétiques d’ Alain Dantinne , d’ André Doms et de Jean-Louis Rambour forment comme un quatuor qui traduit le champ sonore dans un espace autre. Des vagues de poèmes et de dessins montent à l’assaut de la création de Pierre Bartholomée, laquelle évoque la figure de la mystique et poétesse Hadewijch d’Anvers. Nés de l’écoute de l’œuvre musicale, d’une source sonore, les dessins intitulés « Érosion-Rébellion » et les poèmes inscrivent leurs interrogations esthétiques dans un geste activiste en phase avec le mouvement Extinction-Rebellion. Rapproche la falaisede tes pensées.Face aux étoilestu as eu ta chance.Que n’as-tu abandonné ?  (Alain Dantinne)Les falaises sur lesquelles les poèmes viennent se jeter sont celles d’Étretat, des côtes de Bretagne, d’Angleterre, victimes d’écroulement, de l’érosion des sols. Une érosion liée au réchauffement climatique, à la multiplication des tempêtes, des intempéries, à la violence des marées que ce dernier entraîne. André Doms évoque la circulation, la «  filière  » du thème de la falaise d’Achille Chavée à Philippe Jones, de Pierre Bartholomée à ce recueil qui se construit dans le sillage du ressac des «  falaises mortes  » (Jean-Louis Rambour), au creux des noces devenues furieuses (en raison des actions humaines) entre la mer et le minéral. Le verbe se met au diapason des sentinelles de granit, des herbes agitées par le vent, en vient à douter de lui-même, de ses aptitudes orphiques, voire de sa simple pertinence. Pardon de vouloir penser encore,pardon de ne plus rien savoir d’une touffed’herbes, de n’avoir plus les motspour la chaleur, pour l’eau salée, pourla lenteur des paupières qui se ferment,pour l’orbite idéale des corps célestes. Pardon de penser en simples fétus de mots  (Jean-Louis Rambour)L’effondrement des roches millénaires entraîne le reflux de l’écriture plongée dans le non-savoir. Dans une translation de la géologie à la métaphysique, l’érosion touche tant le règne minéral que l’espace psychique d’une humanité confrontée au chaos, avalée par le brouillard des mers déchaînées. La blancheur d’écume des falaises normandes, anglaises, irlandaises emportées par des éboulements ne laisse à la poésie que le territoire de la désorientation.L’écoute s’affirme comme la basse fondamentale de ce recueil à quatre mains, de ce quatuor branché sur la composition de Pierre Bartholomée, l’oreille collée aux cathédrales de pierre des littoraux, aux altérations de la nature d’origine anthropique, aux hautes marées qui percutent la matière et l’esprit. Merqui percutes flancs escarpésd’éclats…