Poche de Noir

RÉSUMÉ

Mi-temps des années 90. Raymond Vidal ne rejoindra plus le Palais de la Mer. Sa démarche erratique conduit l’employé du musée Charente-Maritime jusqu’en Croatie. Sur fond de conflits yougoslaves, la balkanisation des esprits gagne du terrain. Qu’arrive-t-il à cet homme qui parle seul, se prend pour une pieuvre et subit l’appel hypnotique d’un tableau du Caravage disparu en mai 45 dans un bunker berlinois ? La question fait courir Charles Bernard à travers l’Europe. L’enquêteur entend bien redorer le blason de la filature familiale. Une mission qui passe par des témoins : Occhipinti, l’historien d’art milanais, la Brambilla, une jeune romaine qui demande des conseils à Saint Matthieu et propose son corps au plus offrant… Tandis que ces voix se font des histoires, d’autres tirent profit de la fiction ambiante. Des communautés interlopes dans lesquelles se croisent marchands de drogue, amateurs d’art et banquiers. et pour ceux-ci, un homme à la dérive ressemble moins à un céphalopode qu’à un beau pigeon.

PRIX
  •   Prix de la première œuvre de la Fédération Wallonie-Bruxelles, 2015
NOS EXPERTS EN PARLENT...
Le Carnet et les Instants

C’est un vrai plaisir que procure ce premier roman de Gérard Mans, romaniste, critique d’art, bibliothécaire et enseignant. Un plaisir total, celui qu’on éprouve (encore) à lire une histoire passionnante, celui plus subtil qui vous envahit lorsque vous êtes sûr de rencontrer la littérature à l’œuvre, là, offerte à votre sensibilité, à votre sens esthétique. Et plus encore si elle s’adresse comme ici, discrètement à votre goût de l’humour. Serait-il de préférence noir, cet humour ?Sans aucun doute. Noir comme l’est la poche d’encre du poulpe ou de la pieuvre, céphalopodes avec lesquels nous allons rapidement nous familiariser. Noir comme le labyrinthe où nous tentons de suivre le personnage le plus singulier, Raymond Vidal, auquel…


Karoo

Un détective privé spécialisé dans les filatures familiales se lance à la recherche d’un homme à la dérive qui parle seul et se passionne pour les pieuvres et pour un tableau disparu du Caravage. De la Belgique à l’Italie, de Berlin à Zagreb, Gérard Mans nous embarque avec Poche de noir dans un récit virtuose qui mêle habilement le polar et l’histoire de l’art.


Charles Bernard n’est pas à proprement parler passionné par son métier. Alors qu’il tente de se réorienter vers des recherches plus nobles dans le secteur des affaires, la filature familiale lui retombe dessus, et le voilà condamné à poursuivre à travers l’Europe un semi-fou qui se clochardise et se prend pour une pieuvre. Pourtant, cette enquête s’avère plus excitante…


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Soren disparu

«  Il a réglé la course, est sorti en sifflotant et, sans se retourner, il a soulevé son chapeau en guise d’adieu  », telle est la dernière image qu’a laissée Soren. Nous sommes à Bordeaux, en novembre 2017, et ce musicien et producteur âgé de cinquante-huit ans a demandé au chauffeur de taxi de le déposer à l’entrée du Pont de pierre. Après, plus rien… plus de Soren. Qu’est-il advenu ? Le roman de Francis Dannemark et Véronique Biefnot s’ouvre sur cette disparition et met en récit plusieurs voix. Elles ont toutes connu Soren, de près ou de loin. Chacune d’elles plonge dans ses souvenirs, exhume des moments passés en sa compagnie, des instants de sa vie et, dans une polyphonie où les sonorités tantôt se répondent tantôt dissonent, elles livrent au lecteur une reconfiguration de ce mystérieux Soren, tentant de lui éclairer le mobile de son départ. Chacune y va de sa modulation. «  On dira Soren ceci, Soren cela.. on dit tant de choses, mais au fond, qu’est-ce qu’on sait ?  » Lire aussi : un extrait de  Soren disparu  La construction du roman joue sur un décalage entre temps de narration et temps de récit. Tandis que cette volatilisation du personnage principal orchestre les interventions des différents narrateurs – celui-là l’a appris par téléphone, l’autre en écoutant la radio, celui-ci l’annonce à son père, un autre encore y songe à partir d’une photo de chanteuse dans un magazine etc. –, les récits font appel à une mémoire narrative qui reconstruit, rend présente une antériorité qui parcourt la vie du disparu, de son enfance à cette nuit sur le pont. «  Un souvenir entraîne l’autre. Quand on commence, on n’en finirait plus…  »Cette temporalité se déploie dans une spatialité qui accroît le côté mémoriel des interventions. Le lecteur arpente un Bruxelles d’autrefois ; de l’auditoires de l’ULB au Monty, le piano-bar-cinéma d’Ixelles, près de Fernand Cocq, de la chaussée de Ninove au Mirano Continental, la capitale se fait le lieu de ce festival narratif. [L]es soirs où je glandais, on traînait ici ou là, au Styx, on attendait une heure du mat’, avant ça, rien de bien ne se passait nulle part. À pied la plupart du temps, on allait jusqu’à la Bourse, au Falstaff, à l’Archiduc…, on se faisait parfois refouler à l’entrée quand on était trop murgés ou trop nombreux, ou qu’un truc nous avait énervés, un film ou un bouquin, et que la discussion déraillait. On buvait du maitrank ou des half en half, ou rien, ça dépendait de qui payait la tournée, ensuite, on montait le nord, sous le viaduc, vers l’Ex, ou alors à la rue du Sel parfois.  Cent-douze récits rythment ce roman choral où la musique est omniprésente . Fitzgerald, Les Stranglers, Wire, Chet Baker, Branduardi, Kevin Ayers, Neil Young, … La compilation forme une constellation où luisent les traits saillants qui permettent d’appréhender, par fragments, le disparu, de retracer son parcours, avec, en fond, ces musiques qui résonnent et accompagnent la lecture.Le duo Biefnot-Dannemark, déjà connu pour La route des coquelicots (2015), Au tour de l’amour (2015), Kyrielle Blues (2016) et Place des ombres, après la brume (2017), offre un nouveau quatre mains avec Soren disparu . Un roman kaléidoscope où se font échos les témoins de la vie de Soren ; lesquels, dans l’exploration du pourquoi et du comment d’une perte, mettent en lumière le temps qui passe, la complexité de l’existence et sa fugacité.Une nuit, traversant un pont, Soren disparaît. Tour à tour producteur, musicien, organisateur de festivals, cet homme multiple n'a eu de cesse d'arpenter le monde de la musique. Pour percer le mystère de sa disparition, une centaine de témoins…

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