Perfect Day


RÉSUMÉ

La vie, c’est un cycle. Tu nais l’enfant de tes parents. Tu deviens la mère de tes enfants. Après, la mère de tes parents. Puis, l’enfant de tes enfants. Et tu meurs. Marie, célibataire de soixante-quatre ans, nez pour un grand parfumeur, coincée entre les problèmes de sa mère et ceux de sa fille, peine à trouver sa place de femme. Elle aspire à l’amour et à la passion, mais n’arrive plus à se trouver désirable. Jusqu’au jour… Avec ce texte jouissif et jubilatoire, Geneviève Damas explore le rapport au désir d’une femme de plus de soixante ans. Pour elle, le temps qui passe n’est pas seulement une fatalité douloureuse qui s’inscrit sur la peau et fatigue le corps. Il peut aussi se révéler comme une période de la vie multipliant le champ des possibles.




COUPS DE CŒUR ET SÉLECTIONS


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Le Carnet et les Instants

Geneviève DAMAS, Perfect Day, Lansman, 2022, 52 p., 11 €, ISBN : 9782807103658À travers ce monologue, écrit pour l’actrice Hélène Theunissen, nous suivons le quotidien de Marie Couturier, une sexagénaire célibataire qui doute beaucoup et n’aime pas voir son corps vieillir. Ce corps, qu’elle n’aimait déjà pas dans sa jeunesse et qu’elle aurait dû pourtant aimer, n’est aujourd’hui plus que l’ombre de ce corps passé avec ses bras fripés, ses rides, ses pattes d’oie, ses dents que l’on bichonne pour qu’elles ne se déchaussent pas, ses quelques poils blancs sur le pubis, sa cellulite, les contours du visage qui s’affaissent, ses chevilles qui s’épaississent… Marie voit la vieillesse comme une guerre, un bombardement sans fin. Ce qu’elle…


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L’endroit défriché par le fou : Carnets d’une Côte d’Or

L’endroit défriché par le fou  : quel titre étrange ! C’est ainsi que le Romains auraient appelé Sclessin, Scloeticinus , où le narrateur a grandi. Quant aux Carnets d’une Côte d’Or , ils font référence à la rue où vécut sa famille. La Belgique est terre de comédiens et de comédiennes. Parmi ces nombreux artistes, Christian Crahay n’est pas le moindre. Il a travaillé aux côtés de Lucas Belvaux, Jean-Pierre et Luc Dardenne, Peter Brook, Isabelle Pousseur, Benno Besson, Kore-Eda Hirokazu, Chantal Akerman, Adrian Brine pour n’en citer que quelques-unꞏeꞏs. Ce que le public ignorait, c’est qu’il avait également un talent de plumes, comme le révèle L’endroit défriché par le fou . Ce livre est l’évocation sensible de la vie du comédien, à peine déguisée, à travers des notes et des esquisses où il revisite notamment Liège et en particulier Sclessin. Comme l’auteur, son narrateur, Victor, est comédien et passe par les lieux qui l’ont formé. Mais il met surtout en scène une incroyable galerie de personnages dont on devine qu’ils ont dû être proches de Christian Crahay. On pense à l’oncle José, fossoyeur surnommé Tati Cimetière, qui s’est constitué une belle cave à vins dans les sépultures. Il y a aussi le père, Fernand, architecte, qui fut nommé citoyen courageux pour s’être jeté dans la Meuse depuis le Pont d’Ougrée afin de sauver un désespéré. Dans l’orbe familial, il y a aussi la grand-mère Fernande, une féministe avant l’heure, qui officia bénévolement comme écrivaine publique, donna des cours de français aux travailleurs étrangers, fonda le magazine L’action parallèle en 1936, imagina dans un manifeste la Journée internationale des devoirs des hommes, entendez à l’égard des femmes. Elle trouva notamment son inspiration auprès de Lucie Dejardin, hiercheuse de fond durant son enfance qui deviendra la première femme députée socialiste à la Chambre en 1929.À travers des évocations intimistes, écrites avec tendresse, c’est donc aussi un regard décalé sur la Belgique que proposent ces textes. C’est ainsi quel’auteur/narrateur se souvient qu’il a été comédien dans le film de Raoul Peck consacré à l’assassinat de Patrice Lumumba. Tout en citant le discours d’Indépendance prononcé le 30 juin 1960 par le tout jeune premier ministre qui mérite d’être lu et relu, Christian Crahay dénonce clairement le rôle joué par les autorités belges dans l’élimination de cet homme élu par la population congolaise.L’ensemble du livre est empreint d’émotions et de nostalgie, à travers des évocations de la cité ardente et notamment de sa gastronomie avec quelques recettes typiques reprises à la fin de l’ouvrage, sans oublier « les lacquemants, pas lacquements ni laquemants, mais lackmants, ou peut-être lakements, enfin comme vous voudrez . » Michel Torrekens Au commencement, il y a Sclessin, Scloeticinus, ou l’endroit défriché par le fou, comme l’appelaient les Romains. Et il y a le père, dont la prospérité et le déclin incarnent le sort de cette banlieue liégeoise, aujourd’hui sinistrée, au passé industriel prestigieux. Revenu sur le tard habiter le quartier de son enfance, Victor, le fils, comédien, remonte le temps, poussé par le besoin de comprendre un homme attachant…