Pensées nyctalopes


RÉSUMÉ

Il était de ces hommes à qui l’expérience d’une cécité précoce a fait dire un jour : « C’est parce qu’ils ont perdu la vue que les gens comme moi ne voient pas le temps passer. » (J-L N.)

Pour Jean-Loup Nollomont, la lumière s’éteint progressivement sans pour autant que ne disparaisse son bonheur de faire dire aux mots et aux phrases la dérision avec laquelle il observe le monde. Dans ses pensées, il y a bien moins de noirceur que dans celles de certains « bien-voyants », mais suffisamment d’irrévérence et d’humour (noir ?) pour que ses méditations paraissent dans la collection des P’tits Cactus.

Extraits :

ÇA VAUT DE L’OR
Je garde toujours un peu de silence sur moi : je l’utilise pour me taire quand je ne trouve rien à dire.

ENDOCTRINOLOGUE
Le culte de la vérité, c’est le cancer de l’esprit dans sa phase terminale.

RESTES À VOIR
Interrogez-moi vivant. Mort, je vous répondrai par un ossement d’épaule !

À LA FORCE DU POIGNET
Je viens d’envoyer le plaisir se faire foutre, d’un coup de branlette magique !


À PROPOS DE L'AUTEUR
Jean-Loup Nollomont
Auteur de Pensées nyctalopes
Jean-Loup Nollomont, né à Namur en 1960. Vit actuellement à Charleroi. Etudes secondaires, diplômé en Droit administratif en enseignement de promotion sociale. Occupé en tant qu’agent administratif au sein de la Société Wallonne des Eaux depuis 1981. Marié, un enfant. Signe particulier : non-voyant depuis 2007, lit et écrit à l’aide de logiciels adaptés aux personnes déficientes visuelles. Marcheur, longtemps en équipe avec un chien-guide, lecteur assidu et auteur discret et passionné par la forme brève, aphorismes et contes brefs exclusivement.

AVIS D'UTILISATEURS

FIRST:xfirstword - "Pensées nyctalopes"
stdClass Object ( [audiences] => [domains] => Array ( [0] => 9226 ) )

Ceci pourrait également vous intéresser...

Silence, Chavée, tu m’ennuies. 1031 aphorismes rassemblés par Jean-Philippe Querton

Figure incontournable du surréalisme belge (et plus particulièrement du groupe hennuyer), Achille Chavée demeure nimbé d’une aura qui, cinquante ans après sa disparition, rend toujours son cas aussi fascinant et épineux. Ayant physiquement combattu la «  bête immonde  » durant la guerre d’Espagne puis en tant que résistant entré dans la clandestinité, le brigadier international Chavée traîne cependant quelques dérangeantes casseroles rouges. À commencer par les soupçons d’interrogatoires musclés durant des procès staliniens à l’encontre de militants anarchistes. L’info est catégoriquement relayée dans la notice Wikipedia, mais sérieusement réévaluée dans certain article de Paul Aron sur l’engagement des écrivains belges francophones contre le franquisme… Mais depuis quand juge-t-on de la valeur d’un écrivain, d’un poète sur ses actes militants et ses aveuglements idéologiques ? Et même sur sa biographie, l’homme fût-il, imaginons, avocat porté sur la bibine, joueur de poker impénitent et mauvais perdant de surcroît, individu signalé comme désagréable et méprisant envers son épouse ? C’est bien connu, les artistes, les vrais, ne progressent pas, ils empirent, selon le célèbre adage : «  On commence par tuer sa mère et on finit par voler la cathédrale de Chartres.  »Au fait, qui a dit cela ? Chavée, justement, l’expert en prononcé de sentences laconiques, dont Jean-Philippe Querton propose un recueil d’aphorismes – presque – exhaustif ; 1031 en tout, c’est élégant et solide comme un nombre premier, et cela contient l’essentiel de «  l’enseignement libre  » dispensé par un esprit toujours frappeur. Car, grâce à Chavée, on apprendra que «  La chaise est toujours assise  », «  Le pain n’a pas faim  », «  Une dynastie est une collection de cadavres numérotés  » et que «  Le bossu se démontre par sa bosse  ».Selon les mots de Chavée lui-même, l’aphorisme est un genre d’auto-défense où se crée «  un équilibre entre le lyrique et le réel  ». La définition du genre est parfaite. Les antiphrases, antiproverbes et antimorales délivrés en rafales dans ce substantiel volume sont extraits des recueils publiés à La Louvière au Daily-Bul ainsi que de l’œuvre complet (au masculin, permettez) publié par les amis de Chavée. Libre à quiconque de les grappiller ou de les lire en enfilade, l’important est d’« apprendre entre les lignes de la page blanche  ».   Dans la galerie d’évocations qui précède l’ensemble, les beaux mots d’André Miguel rendent l’ambivalente présence de Chavée presque palpable : «  Il avait une présence physique extraordinaire. Un regard à la fois tendre et pénétrant avec une certaine dureté par moment et aussi un visage de mage, surtout à la fin de sa vie de mage et de peau-rouge. Il y a avait chez lui quelque chose de diabolique si on veut, mais aussi une grande tendresse…  »Chavée, tu déranges. Chavée, tu incommodes. Chavée, tu…

Ainsi râlait Zara Fouchtra

Quand arrive leur crépuscule, les idoles ont deux solutions : soit…